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Les difficultés d’une intervention militaire arabe

Une réunion ministérielle du Conseil de sécurité a permis de mesurer le fossé entre pays occidentaux et arabes d’un côté, Russie et Chine de l’autre.

Les difficultés d’une intervention  militaire arabe
L’armée syrienne a pilonné jeudi des quartiers de l’est d’Alep.

Après l’appel du Qatar à une intervention militaire arabe en Syrie pour faire cesser le «bain de sang», des pays arabes ont débattu mercredi à l’ONU des contours d’une éventuelle opération.
Le président tunisien Moncef Marzouki s’est dit favorable à une «force arabe de maintien de la paix» en Syrie, privilégiant une «solution pacifique».

Une réunion ministérielle du Conseil de sécurité a permis de mesurer le fossé entre pays occidentaux et arabes d’un côté, Russie et Chine de l’autre, sur le dossier syrien.
Constatant cette «paralysie», Mme Clinton a enjoint au Conseil de «tenter une nouvelle fois» de trouver un accord pour faire pression sur Damas et mettre fin à la guerre civile. «Pendant que les atrocités augmentent, le Conseil de sécurité reste paralysé et je demande instamment que nous tentions une nouvelle fois de trouver un moyen de progresser» vers un accord «afin de mettre fin à la violence», a-t-elle déclaré.

Ses homologues français Laurent Fabius et britannique William Hague ont jugé «choquant» que les 15 pays aient été «incapables jusqu’ici d’agir».
Mais le russe Serguei Lavrov est resté de marbre : il a rejeté la responsabilité de l’impasse sur les «pays qui incitent les opposants à Bachar al-Assad à refuser de cesser le feu et de dialoguer» avec le régime.
Concernant l’appel du Qatar à une intervention en Syrie, des analystes estiment qu’elle semble difficile à réaliser, tant politiquement que sur le terrain, et elle pourrait ouvrir la voie à un conflit régional.
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, a toutefois souligné que, selon lui, l’émir du Qatar ne pensait pas à une «force combattante» arabe en Syrie.

Quoi qu’il en soit pour Moustapha Al-Ani, expert en questions de défense au Gulf Research Center, «les pays arabes n’ont pas les capacités militaires pour agir en tant que force de dissuasion, n’ont pas de commandement unifié et n’ont pas de coordination» entre eux.
De plus, estime l’expert, une intervention militaire dans ce pays allié de l’Iran et de la Russie pourrait «provoquer une réaction de l’Iran, ce qui mènerait à une véritable guerre régionale».
Pour Yezid Sayigh, expert au Carnegie Middle East Center basé à Beyrouth, «il n’y a pas de consensus sur le plan diplomatique parmi les pays arabes, et à plus forte raison pas d’accord sur une opération militaire».
Des «zones protégées» en Syrie

Il souligne qu’une telle intervention nécessiterait une «forte implication des pays limitrophes» de la Syrie, une éventualité à laquelle «ni l’Irak, ni le Liban, ni peut-être même la Jordanie ne sont prêts».
Selon le Premier ministre du Qatar, Hamad ben Jassem al-Thani, son pays aurait un «plan B», portant sur la constitution de «zones protégées, ce qui suppose une zone d’exclusion aérienne». Là aussi, une proposition difficilement réalisable en raison de l’opposition russe. Sur le terrain, conséquences de la crise syrienne, le flux de réfugiés ne cesse de croître. «Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a indiqué jeudi qu’il pourrait y avoir plus de 700 000 réfugiés Syriens à la fin de 2012, contre 300 000 actuellement.»

Face à cette situation, les agences humanitaires de l’ONU ont revu à la hausse leurs besoins et demandent désormais quelque 487,9 millions de dollars (379,2 millions d’euros) pour venir en aide aux réfugiés.
En mars dernier, le HCR avait enregistré 41 500 réfugiés syriens et s’attendait à ce que leur nombre dans la région fin 2012 s’élève à
100 000 personnes. Mais ce chiffre a été atteint dès juillet. Désormais, l’ONU table sur le chiffre de 700 000 réfugiés, en raison de la situation sur le terrain.

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