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«La régionalisation, une voie pour moderniser les structures de l’État»

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Vous êtes intervenu à la conférence portant sur «les géosciences et la régionalisation» en rappelant à la fois la genèse de la région comme collectivité territoriale et l’ambition de la régionalisation avancée. Quelle est cette ambition ?
La région a été consacrée comme collectivité locale par la Constitution de 1992. Puis organisée plus tard par la loi 47-96. Cette loi a érigé la région en tant que collectivité territoriale, en la dotant de la personnalité juridique et de l’autonomie financière pour en faire un nouveau cadre de représentation et d’expression des intérêts au niveau régional. Or la région, ainsi organisée et dotée d’organes et de compétences propres, ne pouvait, en raison de difficultés institutionnelles et pratiques, remplir convenablement sa mission en tant que cadre de développement économique et social. Pour donner une forte impulsion au processus de régionalisation, la nouvelle Constitution du 1er juillet 2011 a posé les principes qui traduisent la Haute volonté de Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui aspire à doter le Maroc d’une régionalisation avancée. Le discours royal du 3 janvier 2010, à l’occasion de l’installation de la commission consultative de la régionalisation, a marqué un tournant dans l’évolution du processus régional au Maroc. La régionalisation avancée, que le Maroc a l’ambition de mettre en place repose alors, et conformément à l’article 136 et 140 de la Constitution, sur les principes de la libre administration, de la coopération, de la solidarité et de la subsidiarité. La Constitution, qui a réservé son titre 9 à la région et aux autres collectivités territoriales, a apporté plusieurs innovations.
La régionalisation avancée s’avère alors une voie pour la modernisation des structures de l’État, la mise en place d’un espace pertinent d’animation et d’action pour accueillir une dynamique territoriale à même de favoriser le développement économique et social à travers la mutualisation des efforts selon une vision commune, partagée et convenablement appropriée par les populations concernées, pour une meilleure conception et mise en œuvre des politiques publiques au niveau régional.

Dans un contexte de rareté des ressources financières, quel rôle peut jouer l’administration pour assurer une bonne mise en route du projet de régionalisation avancée ?
La conjoncture est difficile, marquée par la faiblesse des moyens financiers, l’incertitude et la complexité des enjeux du développement, d’où la nécessité de mettre en place une administration performante qui allie l’efficacité technique à l’adoption de nouvelles configurations organisationnelles qui doivent intégrer des démarches de développement basées sur les principes de la bonne gouvernance. La déconcentration est le mode d’organisation qui permettrait à l’administration d’agir conformément à ces principes à travers une meilleure insertion dans son territoire : condition sine qua non pour l’efficacité technique et économique et pour accompagner la mise en place de la régionalisation avancée. Pour donner un nouvel élan au chantier prioritaire de la déconcentration, le gouvernement s’est engagé à élaborer une charte de déconcentration administrative. L’objectif étant la mise en place d’une administration efficace, proche des citoyens, mais aussi d’une administration locale à même de jouer pleinement son rôle en tant qu’acteur institutionnel crédible et suffisamment outillé pour contribuer à la réussite de l’expérience de la régionalisation avancée.

Quel est le rôle de la géoscience et des géologues au niveau local et régional ?
La géologie peut être perçue comme un métier, dans sa conception classique, économique stricto sensu, à faire de l’exploration des prospects et de l’exploitation des gisements que ce soit dans le secteur minier, des hydrocarbures et, par extension, le secteur de l’enseignement.
Aujourd’hui, c’est un métier qui est appelé à s’ouvrir sur d’autres nouveaux métiers : environnement, gestion des risques, l’aménagement du territoire, géotourisme, etc., donc, le géologue est appelé à s’ouvrir et à s’adapter à ces de nouvelles dimensions. Ces nouvelles dimensions lui donnent, au-delà des spécificités du métier de base, plus de transversalité, gage d’une plus grande et meilleure participation au niveau régional et local. Le géologue, par définition, par essence, est fortement lié à la terre, au territoire. La régionalisation n’est que l’expression de son vécu, mais lui offre le cadre approprié pour libérer tout son potentiel pour une participation plus large, plus efficace aux défis relevés par la région.

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