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L’État dénonce l’extrémisme et les provocations

République, Assemblée constituante et gouvernement condamnent les extrémistes et les atteintes au sacré.

L’État dénonce l’extrémisme et les provocations
La Tunisie a connu lundi et mardi une vague de violences sans précédent.b Ph. AFP

Elles ont été unanimes pour condamner les derniers événements qui ont secoué le pays. Les «trois présidences» tunisiennes (République, Assemblée constituante et gouvernement) ont dénoncé mercredi des «groupes extrémistes qui menacent les libertés», mais ont aussi condamné «l’atteinte au sacré», en référence à une exposition qui a suscité les violences dans le pays.
Selon un communiqué de la présidence tunisienne, au nom du chef de l’État Moncef Marzouki, du président de l’Assemblée constituante Mustapha Ben Jaafar et du chef du gouvernement Hamadi Jebali, «il devient aujourd’hui nécessaire de déjouer les plans des provocateurs et des extrémistes (qui) tentent de perturber le pouvoir et de semer la terreur.»
Toujours selon ce texte, «ces groupes sont infiltrés par des criminels (...) Ce sont les spectres du régime déchu qui tentent de mettre en échec le processus de transition». Les trois hautes instances de l’État tunisien n’épargnent pas également «l’atteinte au sacré», qui «ne procède pas de la liberté d’opinion et d’expression et qui vise à provoquer et à semer la discorde ainsi qu’à profiter d’une situation sensible pour nourrir les tensions».
«La Tunisie a connu lundi et mardi une vague de violences sans précédent depuis la chute du président Zine El Abidine Ben Ali en janvier 2011. À l’origine des troubles, qui ont fait selon un bilan provisoire un mort et des centaines de blessés, une exposition d’art plastique à La Marsa (banlieue nord de Tunis) dont certaines œuvres ont été jugées offensantes pour l’islam.» Des salafistes et des casseurs ont attaqué des postes de police, des bâtiments administratifs et un tribunal à travers tout le pays pour protester contre cette «atteinte au sacré».

«Ces événements surviennent à un moment où le pays avance vers l’écriture de sa nouvelle Constitution et l’édification de ses institutions», et où «le pays enregistre des indicateurs économiques positifs et une saison agricole et touristique prometteuse», relève le communiqué officiel. «À chaque fois que la Tunisie entre dans une phase d’apaisement, de tels événements ressurgissent», ajoliquant des salafistes et des casseurs lundi et mardi dans plusieurs endroits du pays, un couvre-feu nocturne de 21 h à 5 h du matin a été décrété mardi dans huit régions tunisiennes, dont la capitale Tunis.» Selon un communiqué des ministères de la Défense et de l’Intérieur, cette mesure concerne «le Grand Tunis (qui comporte quatre gouvernorats) et les gouvernorats de Sousse (est), Monastir (est), Jendouba (nord-ouest), et Médenine (sud), selon un communiqué des ministères de la Défense et de l’Intérieur.»

Quant au ministre tunisien de la Culture, Mehdi Mabrouk, il a annoncé que suite à ces événements, il allait porter plainte contre les organisateurs de l’exposition «Printemps des Arts». Selon le directeur de l’exposition «Printemps des Arts» Luca Luccatini, qui a lui-même porté plainte contre les dégradations, les œuvres incriminées sont notamment une toile de l’artiste Mohamed Ben Slama représentant une femme quasi nue avec en arrière plan des hommes barbus. Une autre œuvre litigieuse montre le visage d’un salafiste en colère, façon bande dessinée.

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