Les expériences tunisienne et égyptienne ont été présentées, mardi, d’où il est ressorti l’inadaptation des marchés de l’assurance à ces brusques mutations politiques. Dans son intervention, la Tunisienne Lamia Benmahmoud, de Tunisie Re, a indiqué qu’avant la révolution du jasmin, la majorité des contrats d’assurance ne couvraient que les troubles sociaux et non la violence politique. «Ces événements préoccupent les assureurs, car plusieurs défaillances sont apparues au grand jour», a-t-elle indiqué, soulignant que les violences politiques, parce que rares, n’étaient pas prises en compte.
Lamia Benmahmoud a rappelé que les événements vécus par son pays ont couté entre 5 et 8 milliards de dollars. Ce repli de l’économie a négativement impacté le marché de l’assurance qu’elle a estimé à 9% en 2011. Cette situation a conduit les nouvelles autorités tunisiennes à mettre sur pied une caisse qui a assuré partiellement l’indemnisation des assurés. «Cette opération a couté 100 millions d’euros.
Cette situation de brusques et violents changements nous amène à penser qu’il faille rendre obligatoires les assurances couvrant les risques politiques, car les pertes qu’elles causent dépassent les capacités des compagnies», a-t-elle conclu. Ces préoccupations des assureurs semblent également vécues par le marché égyptien, autre pays à vivre des bouleversements politiques profonds. Abderraouf Qotb, président de l’Union égyptienne des assureurs, a fait part de la difficulté à qualifier, par le marché de l’assurance, les risques politiques qui secouent l’Egypte. Mais une parade a été trouvée selon lui : «Du moment que lors de la journée du 25 janvier (démission de Hosni Moubarak) pas une seule balle n’a été tirée.
Les événements ont donc été considérés comme troubles sociaux qui sont couverts par les assurances». Rejoignant sa consœur tunisienne sur la nécessité d’inclure les risques politiques dans les contrats d’assurance, Abderraouf Qotb a souligné le rôle de l’union des assureurs dans la gestion de cette crise qui a permis aux opérateurs d’adopter une position commune. Enfin, il a été décidé lors de la cession d’hier que des Etats aux solides institutions politiques, tels que l’Angleterre et les USA, incluent dans leurs contrats d’assurance les risques de violences politiques.