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Le vaccin, un mal pour un bien

● Le vaccin fait partie du langage courant, tellement il est utilisé et connu, mais sait-on vraiment ce que c’est et maîtrise-t-on assez le sujet ?
● Récapitulatif des bienfaits du vaccin et du calendrier vaccinal de 0 à 77 ans…

Le vaccin, un mal pour un bien
La vaccination protége les populations individuellement et collectivement.

«Vacciner son enfant est important pour le protéger de maladies graves. C’est aussi un acte de solidarité, qui permet d’améliorer le niveau de santé de toute une population». Un fait qui ne se discute pas lorsque l’on sait que les vaccinations constituent un des moyens essentiels de prévention des maladies infectieuses et virales. Elles protègent l’enfant et réduisent le risque d’épidémies. Certaines sont obligatoires, d’autres seulement recommandées. Pour chaque vaccin, il s’agit de respecter le nombre d’injections et de ne pas oublier les rappels. En effet, un vaccin est une préparation faite à partir de microbes, que l’on introduit dans l’organisme. Ce geste a pour but d’entraîner la constitution d’anticorps (protéine participant à la défense active de l’organisme) que l’on appelle «Immunité humorale». Le processus a également pour résultat la fabrication par l’organiste de cellules tueuses ayant la capacité d’agir contre les microbes que l’on désire combattre avec ce vaccin, il s’agit de l’immunité cellulaire. Autrement dit, un vaccin se caractérise par un germe (microbe) ayant perdu sa virulence (capacité à entraîner une maladie), mais qui a gardé un pouvoir protecteur après avoir perdu celui pathogène.

En outre, il faut différencier plusieurs types de vaccins. Tout d’abord, les vaccins qui sont tués ou inactivés, élaborés à partir de microbes incapables de déclencher une pathologie, mais qui conservent une certaine capacité. En effet, ces vaccins sont capables d’induire une réaction immunitaire sévère. C’est la raison pour laquelle ils entrent dans la catégorie des vaccins tués ou inactivés. Il s’agit de ceux permettant de lutter contre la poliomyélite, la coqueluche, la grippe et la rage. La deuxième catégorie englobe les vaccins vivants constitués de microbes dont la virulence a été diminuée, mais qui restent en vie. Il s’agit des vaccins contre la rougeole, les oreillons, la rubéole, la tuberculose, la poliomyélite orale et la fièvre jaune. Ce type de vaccins est contre-indiqué chez les individus présentant une dysrégulations immunitaire à type de déficit (absence de défense). D’autre part, les vaccins qui sont préparés à partir d’extrait de microbes purifiés sont des vaccins constitués de substances provenant de ces germes et qui déclenchent une réaction immunitaire. Ces vaccins sont appelés antiméningococcique, antipneumococcique, antityphoïdique, antihémophilus, antihépatite A et anti hépatite B. Enfin, il existe une catégorie de vaccins dits «immunisants» qui sont utilisés contre la toxine du microbe. Ce sont des vaccins antidiphtériques et d’autres antitétaniques. De façon générale les vaccins qui sont préparés à l’aide de culture de microbes, élaborés sur des œufs sont contre-indiqués chez les sujets allergiques aux protéines de l’œuf et principalement l’albumine.

De faux préjugés

En somme, la vaccination permet de protéger les populations de deux manières : d’une part individuellement, chaque personne vaccinée est protégée contre la maladie correspondante, d’autre part collectivement en diminuant petit à petit le nombre de personnes atteintes jusqu’à l’éradication de la maladie. Les politiques de vaccination peuvent s’établir à l’échelle nationale ou internationale et se modifier à tout moment en fonction des résultats des différents instituts de veilles sanitaires. Contrairement aux préjugés sur les vaccins, les injections ne concernent pas uniquement les enfants, mais les personnes de 0 à 77 ans. Outre les vaccins obligatoires qui font partie du calendrier vaccinal pour les enfants, les rappels pour les adolescents, les vaccins contre les maladies graves pour les adultes et personnes âgées sont fortement recommandés ainsi que les vaccins avant voyage variables selon la destination. Un site dédié à la vaccination «Vacmar», initié par le professeur Bouskraoui propose un éventail d’information sur le sujet. Ainsi, si les piqures sont souvent un souvenir traumatisant de l’enfance, il ne faut pas hésiter à revivre puisque c’est communément admis : «Le vaccin est un mal pour un bien, à vie»…


Explications : Docteur Afilal Hassan, pédiatre, Réanimation néo-natale et pédiatrique.

«Les vaccins nous suivent à vie» 

En quoi les vaccins sont-ils importants ?
Les vaccins sont très importants parce qu’ils préviennent contre des maladies très graves qui peuvent souvent laisser des séquelles ou tuer. Ce sont des anticorps qui permettent de renforcer le système immunitaire. Les vaccins ont considérablement continué à diminuer le taux de mortalité infantile dans certaines maladies comme la tuberculose ou la méningite. Les vaccins recommandés et dispensés dans le cadre du Programme national d’immunisation du ministère de la Santé protègent les enfants contre les maladies transmissibles les plus redoutables : la tuberculose, la poliomyélite, le tétanos néo-natal, la diphtérie, la coqueluche, l’hépatite virale B, les méningites à Heamophilus Influenzea type B, la rougeole et la rubéole.

À quoi sert le rappel ?
Le rappel est très important puisqu’il permet de stabiliser ses anticorps justement et de les rebooster pour les maintenir à un bon niveau. De cette manière, ils permettent au système immunitaire de se renforcer et de lutter contre les maladies graves. Et en ce qui concerne les rappels justement, les mamans posent souvent la même question. «Comment faire pour que je puisse rattraper les vaccins si j’en ai raté plusieurs ? Et bien rien de plus simple, puisqu’à partir du moment où on décide de reprendre la vaccination parce qu’on a plusieurs rappels, on ne fait que reprendre le tableau là ou on l’a arrêté. Il n’y a pas de système de rattrapage.

Quel est le 1er vaccin à effectuer et à quel âge doit-on arrêter ?
Le premier vaccin à effectuer très tôt dès la naissance est le BCG contre la tuberculose. C’est un vaccin primordial, à la naissance du bébé. Pour ce qui est du dernier vaccin, il n’y en a pas. Les vaccins nous suivent à vie malgré les a priori qui veulent que les vaccins soient uniquement pour les enfants. Il y a des vaccins pour tout âge, les nourrissons, les enfants, les adolescents, les adultes et même les personnes âgées. Il y a tout un calendrier vaccinal pour les 0 à 6 ans. À partir de 11 ans jusqu’à l’âge de 23 ans pour les adolescents généralement des rappels ou celui du col de l’utérus par exemple. Les adultes et les personnes âgées sont concernées par les vaccins contre la grippe par exemple ou encore contre le tétanos.

Il y a beaucoup de préjugés sur les vaccins. Est-ce fondé ?
Non pas du tout. Tout est minutieusement étudié. À l’époque, lorsque les études n’étaient pas encore poussées et les moyens étaient limités, les anciens vaccins avaient tendance à envoyer beaucoup d’anticorps effectivement. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, un vaccin d’aujourd’hui équivaut à 3 ou 4 doses de celui de l’époque et la technologie fait que ça évolue encore au niveau du mode d’administration, des antigènes, des adjuvants pour des vaccins encore plus puissants et efficaces.

Y a-t-il des raisons pour qu’une personne renonce au vaccin ?
Oui, dans certains cas les vaccins sont à éviter comme dans les cas d’antécédents neurologiques ou convulsions en ce qui concerne la coqueluche. Le médecin traitant vous le dira de toute façon.
Il y a eu toute une polémique, il y a quelques années, sur le fait que le vaccin contre l’hépatite B augmentait le risque de sclérose en plaques. Les études n’ont pas forcément démontré le lien et on a dénombré le même nombre de patients chez les personnes vaccinées que chez ceux qui ne l’étaient pas. Cependant, par principe de précaution, lorsque les cas de sclérose en plaques sont fréquents chez les familles, on préconise de ne pas se faire vacciner contre l’hépatite B. Mais dans la grande majorité des cas, le vaccin est primordial. Je suis réanimateur en Pédiatrie et je vois chaque jour des cas de séquelles dues à des maladies graves qu’on aurait pu éviter avec une simple injection !

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