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Hommage posthume à Mohamed El Habachi

Pour marquer son Conseil national prévu au début de l’année 2014, la Fédération nationale des ciné-clubs du Maroc a choisi de rendre un hommage posthume à l’acteur marocain Mohamed El Habachi. Dans ce sens, le nom du défunt sera associé à l’évènement. Plusieurs activités, projections et débats sont également prévus dans le cadre de cet hommage.

Hommage posthume à Mohamed El Habachi
Feu Mohamed El Habachi.

Pour son prochain conseil national, la Fédération nationale des ciné-clubs du Maroc (FNCCM) a décidé de rendre un hommage posthume à Mohamed El Habachi. Dans ce sens, la FNCCM attribuera le nom de ce pionnier du cinéma, décédé au cours de cette année, à côté de celui de Hamidou Benmassoud au 20e Conseil national de cette institution. Une initiative louable qui confirme la culture de reconnaissance envers les pionniers du cinéma, une tradition que l’actuelle direction de la fédération tente de perpétuer. Et ce, à travers plusieurs actions dont l’objectif est de faire découvrir la genèse des pionniers du cinéma aux générations montantes. Déjà en septembre dernier, le ciné-club de Sidi Othmane, affilié à la Fédération nationale des ciné-clubs du Maroc, a rendu un hommage posthume au cinéaste Mohamed Reggab et sa famille ainsi que l’équipe du film «Le Coiffeur du quartier des pauvres» dont Mohamed El Habachi. Et c’était à l’occasion de la Rencontre du cinéma marocain de Sidi Othmane. Cette année, la FNCCM a choisi rendre un autre hommage à Mohamed El Habachi après son décès survenu à son domicile à Casablanca le jeudi 21 novembre après une longue bataille avec la maladie. «C’est une grosse perte pour le cinéma marocain. Mohamed El Habachi est symbole de la première génération de cinéastes, d’acteurs marocains qui ont consacré leur vie au septième art. Il a brillé dans les années 70’s et 80’s dans plusieurs films et a contribué au succès de bon nombre d’entre ceux-ci. Il a donné une nouvelle dimension à ces œuvres de par son talent, sa sensibilité et son amour pour le cinéma. Il se mettait avec aisance dans la peau des personnages qu’il campait. Cela se passait presque naturellement, spontanément toujours avec la voix éloquente du maître. Mieux encore, il savait se servir de son corps», explique à ce propos Abdelkhalek Belarabi, président de la Fédération nationale des ciné-clubs du Maroc.

Dans le cadre de cet hommage, plusieurs activités auront lieu au profit de la nouvelle génération de cinéastes, mais également au public dont la famille de Mohamed El Habachi.
Ce grand acteur compte à son actif une filmographie très riche. Des films dont on citera «R’mad Zriba» littéralement «Les cendres de l’enclos» en 1976, un film signé par plus d’un réalisateur marocain dont Saâd Chraïbi, Abdelkader Laqtaa, entre autres. Il y a aussi «Ors dam» ou «Un Mariage de sang» réalisé par Souheil Benbarka en 1977, «Le mirage» du défunt réalisateur Ahmed Bouanani en 1979, «44 ou la mythologie de la nuit» de Moumen Smihi en 1981, «Le Coiffeur du quartier des pauvres» du défunt Mohamed Reggab en 1982, «Bamou» du réalisateur Driss Lemrini en 1984. Compte tenu de son talent, Mohamed El Habachi a déjà glané plusieurs prix notamment le Prix du meilleur rôle masculin au premier festival du cinéma marocain en 1982 à Rabat, et bon nombre de consécration pour son rôle dans «Le coiffeur du quartier des pauvres». Sur le plan arabe, le défunt a collaboré avec d’éminents réalisateurs, dont le grand cinéaste tunisien Réda Behi dans le film «Chems Debaa» ou «Soleil des hyènes», en 1984. Au petit écran, Mohamed El Habachi a aussi contribué à la réussite de la série télévisée «Assamt» autrement dit «Le Silence» à côté de grands acteurs arabes notamment les Marocains Larbi Doghmi, Ahmed El Basri ou encore Abdelmajid El Majdoub. «Feu Mohamed El Habachi ne peut être cité sans faire référence à une époque où le cinéma était un art et une forme de militantisme.
Il a joué dans les grands films fondateurs de ce qu'on peut appeler le cinéma rebelle, et ce à une époque dure de l'histoire du Maroc. Ses participations fortes dans “Mirage” de feu Ahmed Bouanani et dans “Le coiffeur du quartier des pauvres” étaient l'occasion de révéler un acteur de grand talent. Il s'est retiré de la scène artistique par la suite à un moment où il avait tant à donner. Il ne s'est jamais plaint. Il a su garder le silence et étouffer des désirs. Il nous a quittés sans tout dire, sans tout donner», se désole Cherqui Ameur, critique de cinéma. 

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