Les travaux d’un séminaire régional de formation en matière de lutte contre le trafic de marchandises illicites ont démarré mardi à Marrakech, à l’initiative conjointe d’Interpol et de la direction générale de la sûreté nationale (DGSN).
Cette session de formation, organisée, à huis clos, pour la première fois en Afrique et dans le monde arabe, s’insère dans le cadre du programme d’Interpol pour la lutte contre le trafic de marchandises illicites, et connait la participation d’une pléiade d’officiers de la police, des douanes, des représentants du Parquet, ainsi que des experts, des académiciens en provenance de plusieurs pays.
Elle se propose de renforcer les capacités professionnelles en matière d’application de la loi et de prévention et de lutte contre ces pratiques illicites, de débattre des solutions concrètes et efficientes et de concevoir des stratégies à même de lutter efficacement contre ce fléau.
S’exprimant à l’ouverture de cette rencontre de trois jours, Abdelmajid Chadili, directeur de la police judiciaire à la DGSN, a fait savoir que l’organisation de cette formation au Maroc témoigne de l’implication effective du Royaume dans les efforts internationaux de lutte contre le crime organisé transfrontalier, et de l’engagement des services de sécurité marocains à promouvoir la coordination et le partenariat avec les différents États et organismes compétents pour faire face aux réseaux criminels, freiner leur extension transnationale et mettre en échec leurs connexions avec d’autres organisations criminelles régionales et internationales.
La lutte contre les infractions attentatoires à la propriété intellectuelle, ainsi que celles liées au trafic de marchandises illicites, requiert l’adoption de stratégies intégrées, la promotion d’une forte coordination entre les différents départements gouvernementaux nationaux, étant donné le caractère évolutif et transfrontalier de ces crimes, et l’établissement d’une coopération fructueuse entre les États et les organismes internationaux en charge de lutte contre les différentes formes de criminalité.
M. Chadili a insisté également sur l’impératif d’adopter des approches participatives entre les services de la justice pénale d’une part, et les associations, organisations et instances chargées de la protection des droits du consommateur, et les organisations œuvrant pour la protection de propriété intellectuelle et des marques commerciales d’autre part.
Il s’est dit, dans ce sens, en faveur de la promotion de l’échange d’informations et de données à l’échelle régionale comme sur le plan international, entre les instances chargées de l’application de la loi afin de parvenir à identifier et à lutter, avec efficacité et fermeté, contre les différentes formes de trafic des marchandises illicites et d’atteintes à la propriété intellectuelle et industrielle.
Roberto Manriquez, sous-directeur par intérim du programme de lutte contre le trafic de marchandises illicites (Interpol), a souligné l’importance de ce genre de sessions de formation dans le renforcement des capacités du personnel chargé de lutter contre ces fléaux, rappelant que la contrefaçon et le piratage nuisent aux entreprises légitimes, assènent un coup dur aux économies des États et présentent de graves risques pour les consommateurs.
Tout en insistant sur la nécessité de conjuguer les efforts des États et de l’ensemble des acteurs en vue d’apporter des solutions efficientes, d’établir le réseautage requis et de créer des synergies pour mettre un terme aux différents crimes liés à la contrefaçon et à la violation de la propriété intellectuelle, M. Manriquez a mis l’accent sur les liens étroits entre le trafic de marchandises illicites, la traite humaine et les autres crimes transfrontaliers.
Il a, dans ce contexte, mis en avant les efforts déployés par Interpol, en concertation avec les pays membres, à travers des programmes intégrés et une stratégie efficiente basée sur des mesures policières, l’assistance juridique et la promotion de la communication et de la sensibilisation dans ce domaine.
Le préfet de police de Marrakech, Abderrahim Hachem, a mis en exergue l’intérêt que revêt cette rencontre qui, a-t-il dit, se tient dans un contexte particulier marqué par les changements en profondeur survenus dans le domaine des droits intellectuels et des approches juridiques, et ce, conformément aux efforts du Royaume visant le renforcement de son arsenal juridique en matière de protection de la propriété intellectuelle, étant donné la relation étroite de cette dernière avec la dynamique économique nationale enclenchée.
Cette session de formation est aussi l’occasion de s’ouvrir sur les expériences des pays et des autres organismes participants et d’échanger les expériences et expertises dans ce domaine, a-t-il poursuivi.
Les participants à cette session de formation examineront une série de questions liées, entre autres, aux «outils d’Interpol, et le programme de lutte contre le trafic de marchandises illicites», «le trafic de marchandises illicites d’Interpol : les perspectives légales», «la protection de la propriété intellectuelle et le combat contre la contrefaçon au Maroc», «la criminalité organisée transnationale dans le domaine de la propriété intellectuelle entre l’Europe et MENA», «protéger les marques dans la région du Golfe», et aux «produits de marques : une lutte internationale contre la contrefaçon».
