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Le ministère de l’Agriculture et de pêche maritime s’apprête à lancer une étude pour connecter les petites et moyennes exploitations agricoles (PMEA) au marché. Les PMEA disposent d’un «gros potentiel de développement de stratégies d’entreprise» si les contraintes commerciales d’accès au marché étaient levées ou du moins atténuées. Le ministère de l’Agriculture en est convaincu et l’étude qu’il compte réaliser devra lui permettre d’identifier des pistes pour ce faire.
Les PMEA sont concernées par le Pilier II du Plan Maroc vert (PMV), lancé par Aziz Akhannouch fin 2008. Ce volet concerne notamment les PMEA et l’agriculture solidaire.
Rappelons que la problématique de la commercialisation a été la thématique abordée par les Assises de l’agriculture de 2011, à Meknès. L’édition 2013 de ces Assises a aussi abordé la modernisation des circuits de commercialisation et l’a liée à la sécurité alimentaire du pays.
Aujourd’hui, l’étude que compte lancer le département d’Akhannouch vise donc en particulier les PMEA, qui représentent plus de la moitié du potentiel d’exploitation dans le Royaume, contre 10% pour les grands exploitants.
Dans le détail, l’étude vise à identifier les freins à l’accès des PMEA aux circuits de commercialisation moderne et la valorisation des produits, à savoir les contraintes techniques, économiques et sociales au niveau des différentes zones agroclimatiques relevant du Pilier II du Plan Maroc vert (zones de montagne, oasis, plaines et plateaux semi-arides). Il s’agira aussi de proposer des mécanismes visant la mutualisation et la contractualisation amont-aval pour les principales filières concernées. L’étude devra également formuler des propositions de politiques pour améliorer l’intégration des PMEA au marché. Le ministère cherche, en effet, des «success-stories» de modèles opérationnels en matière de mutualisation et de contractualisation de la mise en marché notamment dans les pays en développement. Selon nos sources, l’étude devrait être bouclée à la rentrée. Notons que la professionnalisation des petites et moyennes exploitations agricoles est l’un des principaux objectifs stratégiques du Pilier II du PMV. Selon les estimations des professionnels, on dénombre pas moins de 750 000 petites et moyennes exploitations agricoles, soit plus de 70% de la surface agricole utile et 65% des superficies irriguées.
La majorité des PMEA reste toutefois exclue des circuits modernes de distribution. En cause, le manque de financement en partie. Les banquiers et experts du secteur ont souvent affirmé que la catégorie des petites et moyennes exploitations n’est éligible ni à la bancarisation ni au microcrédit. Valeur aujourd’hui, seulement les grandes exploitations sont éligibles au financement bancaire. Pour apporter une nouvelle source de financement, la filiale du Crédit Agricole du Maroc, «Tamwil El Fellah», tente depuis sa création de faciliter l’accès au crédit aux petits et moyens producteurs agricoles, dans le cadre du Plan Maroc Vert, notamment le Pilier II. Elle vient d’ailleurs d’obtenir une ligne de crédit concessionnelle de 20 millions d’euros de la part de l’AFD.
