Les classes de péages en autoroute au Maroc sont au nombre de trois, à savoir les véhicules légers, les poids lourds et autocars à 2 essieux et les poids lourds et autocars à 3 essieux et plus. Cette classification ne satisfait pas tout le monde. Les motards souhaitent avoir une tarification spéciale pour leur véhicule. «Nous constatons avec regret que la société nationale des Autoroutes du Maroc ne considère pas les motos avec permis dans ses classes de péage», indique un communiqué des clubs de motards. Et de poursuivre : «L’ADM exige, aux barrières de péage, le paiement aux motards qui découvrent que voitures et motos avec permis sont catégorisées dans la même classe de péage sachant que ces deux véhicules n’ont aucun point en commun ni en matière d’encombrement ni par rapport à l’agressivité sur l’autoroute lors de son utilisation par ces deux types de véhicule. En effet, mettre la moto dans la même catégorie que la voiture reviendrait à mettre dans la même catégorie la voiture et le camion ou l’autobus. Cette situation est considérée par les motards marocains comme une aberration».
«Révoltés» par cette situation, plus de 200 motards marocains ont signé une pétition pour créer une classe spéciale pour les motos avec permis, avec une tarification réduite de 50%. «Je trouve qu’il est inconcevable et illogique qu’une moto qui pèse entre 200 et 300 kg paye le même tarif qu’une voiture qui pèse 3 tonnes. Il faut absolument revoir la classification des véhicules et mettre en place une catégorie spéciale pour les deux roues. En Europe, la classification des véhicules peut être étendue jusqu’à 5 catégories en fonction de l’agressivité sur la chaussée. En France par exemple, la voiture est classée dans la 1re catégorie et la moto dans la 5e catégorie. Le résultat est que la moto paie à peu près la moitié du tarif de la voiture lors de l’utilisation de l’autoroute», fustige Hicham Bennani, président du Club Royal Motos de Rabat. «Avoir une tarification réduite n’est pas notre seule réclamation. Il faut savoir qu’en cas d’accidents, les motards n’ont pas le droit de remorquer leur véhicule. Nous avons parlé de notre cas à l’association de protection du consommateur, nous avons envoyé des écrits au ministre de l’Équipement et du transport ainsi qu’au président de la société nationale des Autoroutes du Maroc, mais rien n’a été fait à ce jour. Face à cette situation, nombreux sont les motards qui ne s’arrêtent pas aux barrières de péage, ce qui donne une mauvaise image du motard au Maroc», ajoute-t-il.
Pour sa part, la société nationale des Autoroutes du Maroc a tranché à ce sujet. Il n’y aura pas une classe de péage pour les motos. «La loi est claire. Automobilistes et motards doivent la respecter. Avant d’avoir défini nos trois classes de péage, nous avons pris en compte un nombre de critères. Il s’agit de la hauteur, du nombre d’essieux, de la longueur du véhicule, en plus du coût d’exploitation et de maintenance de l’ouvrage, engendré par le passage des différents véhicules et de leur agressivité sur l’autoroute. Nous n’avons donc aucune raison pour ajouter de nouvelles catégories», affirme une source de l’ADM. Et d’ajouter : «Ce genre de demandes ne doit même pas être formulé, car le péage est une redevance d’usage d’une infrastructure publique. Son application est une prérogative de la puissance publique et son recouvrement est fait pour le compte de l’État et relève d’une obligation légale».
