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Le 22 février 2013 à 21 h, le complexe Mohammed V était en ébullition. Point de derby ce soir-là, mais un rendez-vous musical et humanitaire en faveur des enfants souffrant de dysfonctionnements cardiaques. Pour cette soirée caritative, le Rotaract HEM-Casablanca a visé gros en s’adjoignant les services du musicien Khaled, lequel s’est produit en compagnie du groupe «Mazagan» et des percussionnistes «Les tambours du Maroc». Le plus Marocain des chanteurs algériens s’est produit devant un parterre de près de 3 000 spectateurs, tous venus pour s’imprégner de la bonne humeur contagieuse de l’artiste, mais également pour servir une cause noble, vu que l’ensemble des gains du concert est prédestiné à financer le traitement de six enfants cardiaques.
Durant la conférence qui a précédé ce rendez-vous artistique, roi du raï a tenu à renouveler son dévouement envers les actions caritatives, n’hésitant que très rarement à faire le déplacement pour la bonne cause : «Je n’y ai pas réfléchi à deux fois lorsque Le Rotaract m’a contacté et m’a parlé de ce concert. J’ai prévenu mon équipe, j’ai pris le premier avion et je suis venu. J’ai été chanceux dans ma vie et aujourd’hui je mène une vie confortable. Je considère donc que c’est un devoir de répondre à tous les appels que je reçois», a assuré l’artiste. Se considérant plus maghrébin qu’algérien, Khaled n’en est pas à son premier concert caritatif au Maroc : l’année dernière il avait déjà fait de même en compagnie de Hassan El Fad. Il ne faudra pas pour autant s’attendre à voir naître des chansons engagées pour l’occasion. Interrogé par nos soins, il répond : «Dieu m’a donné une voix capable de toucher les cœurs des autres et de leur insuffler la bonne humeur, mais je sais faire que ça. Je chante pour donner le sourire aux autres, je l’ai toujours fait et je continuerai à le faire, je ne sais pas écrire de chansons engagées et je ne pense pas que ça puisse changer grand-chose.
Je pense qu’il y’a de meilleurs moyens d’aider les autres, en leur montrant comment saisir le bon côté de la vie, c’est bien plus efficace», assure l’artiste. Le message est, semble-t-il, bien passé puisque ce sont près de 3 000 personnes qui se sont déplacées au complexe Mohammed V et ont mis la main à la poche pour aider Khaled à accomplir ce qu’il considère comme un devoir envers sa «famille maghrébine» : «Enfant, j’ai joué le caïd, je me souciais peu de mes études et je faisais un peu n’importe quoi, au grand désarroi de ma famille. Quand le raï m’a donné la possibilité de me racheter une conduite, j’ai tout fait pour rattraper mes erreurs.
Je chante aujourd’hui pour que ma petite famille soit fière de moi et pour que ma grande famille (le Maghreb, sans distinction de frontière), se rappelle que chacun de nous est capable d’aider dans sa propre mesure». Les billets, vendus entre 300 et 500 DH ont presque tous été écoulés et leurs recettes permettront à Cheb Khaled, à Saïd Ejjennane, cardiologue et président de l’association «Les bonnes œuvres du cœur» et à Rotaract de redonner le sourire à une poignée de familles nécessiteuses et à leurs enfants.
