Pas de changement pour le classement des films marocains dans le box-office au premier trimestre de l’année en cours. Avec 127 157 entrées, le long-métrage «Zéro» de Nourredine Lakhmari occupe toujours le fauteuil de leader. Ce succès auprès des guichets prouve que le polar noir est le genre qui attire le plus les cinéphiles marocains. Le film confirme également cette grande performance réalisée dès sa sortie en décembre 2012. En effet, ce film a bénéficié, entre temps, du «prestige d’avoir glané plusieurs prix, dont celui du meilleur film marocain et du meilleur acteur masculin au festival national du film de Tanger», explique le critique de cinéma Mohamed Bakrim. Selon les chiffres du box-office marocain qui viennent d’être actualisés, c’est «Les Chevaux de Dieu», un long-métrage de Nabyl Ayouch, inspiré du roman de «Les Étoiles de Sidi Moumen» de Mahi Binebine, qui arrive en deuxième position avec 69 180 entrées.
Ce chiffre reste très important, selon les observateurs, puisque la sortie du film a coïncidé avec celle d’un grand nombre de productions marocaines proposées d’affilée en début de cette année. «Eu égard au nombre réduit de salles disponibles qui restreint la marge de manœuvre des distributeurs, le film de Nabyl Ayouch est tout de même bien placé pour figurer en bonne position lors du bilan annuel du cinéma marocain», estime M. Bakrim.
Les deux films en tête de ce classement sont talonnés de très près du long métrage «Road to Kaboul» de Brahim Chkiri avec 26 933 entrées. Considéré unanimement comme «le film phénomène de 2012» par les critiques et observateurs, ce film conforte surtout par «son chiffre global record de 300 000 entrées, le situant parmi les plus grands succès de l’histoire du box-office marocain», ajoute-t-il.
Concernant, les quatrième et cinquième positions, il n’y a également aucun changement. Après «Zéro», «Les chevaux de Dieu» et «Road to Kaboul», ce sont respectivement les films «Les mécréants» de Mohsine Besri et «Al Bayra» de Mohamed Abderrahmane Tazi qui confirment que la production nationale se porte bien et que sa réconciliation avec les cinéphiles marocains est plus que jamais d’actualité.
Fraîchement réalisés en ce début d’année, les deux longs-métrages ont enregistré des chiffres importants en termes d’entrées : 21 097 pour «Les Mécréants» et 11 416 pour «Al Bayra». Le premier, même produit dans des conditions minimales, est, selon Bakrim, porté «très haut par une démarche “auteur” et sans tête d’affiche très médiatique». Pour lui, ce résultat souligne «l’exis tence d’un public potentiel pour un cinéma différent et novateur».
En cinquième position, la comédie «Al Bayra», littéralement «Vieille jeune fille» n’a pas rencontré le succès escompté. «Se contentant d’une dizaine de milliers d’entrées, elle confirme que la thèse selon laquelle le public se passionne massivement pour les comédies ne fonctionne pas automatiquement», conclut Mohamed Bakrim. Bref, les chiffres du box-office arrivent à point nommé confirmer que le cinéma marocain est capable de remplir les salles obscures malgré une rude concurrence de la production internationale. C’est dire que l’avenir du 7e art national est au beau fixe.
