Menu
Search
Jeudi 25 Avril 2024
S'abonner
close
Jeudi 25 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next L'humain au centre de l'action future

«À l’aube, un 19 février», une tragédie crépusculaire

● «À l’aube, un 19 février», premier long métrage d’Anouar Moatassim, sera projeté, aujourd’hui et demain, dans le cadre de la 14e édition du Festival national du film à Tanger.
● Le film aborde des problématiques préoccupantes et d’actualité telles que la violence, la prostitution, la pédophilie, le viol ou la trisomie.

«À l’aube, un 19 février», une tragédie crépusculaire
ProProstitution, pédophilie et trisomie sont les sujets tabous traités par le réalisateur.stitution, pédophilie et trisomie sont les sujets tabous traités par le réalisateur.

Le cinéma Roxy et la Cinémathèque de Tanger verront ainsi respectivement les 6 et 7 février, la projection du film «À l’aube, un 19 février». Une première pour le réalisateur belgo-marocain Anouar Moatassim. D’autant plus que c’est aussi la première fois qu’il assiste au Festival national du film de Tanger. «Je suis content de découvrir le festival. Il permet de rassembler et faire voir toutes les nouvelles productions marocaines et de faciliter beaucoup de bonnes rencontres. Moi-même, j’ai eu le plaisir de rencontrer des cinéastes marocains très réputés que j’admire», souligne Anouar Moatassim qui, à travers son film, nous dévoile sa vision sur des personnages rejetés de la société avec toutes les difficultés qu’elles peuvent endurer.
Des problématiques sociales, certes, déjà abordées par d’autres cinéastes, comme la prostitution, la pédophilie, le viol, la trisomie ou encore la violence. Mais selon le réalisateur Moatassim, «le film traite ces sujets à partir d’angles différents se rapportant au jugement et au regard des uns par rapport aux autres. Ce sont des drames qu’on peut toujours traiter tant qu’ils existent. Dans mon film, je développe une autre vision, inspirée de ce que j’ai vécu. Ce sont des histoires presque personnelles que j’ai canalisées dans ce film pour expliquer et souligner des faits et des vérités. Car souvent, on juge les autres par peur d’avoir à se juger soi-même». Une histoire dont les protagonistes sont des personnages que le réalisateur belgo-marocain a connus et côtoyés en Belgique. Les événements du film se passent dans une plaine en lisière de forêt. Un lieu où plusieurs personnages ne se connaissant pas vont se retrouver. Peu à peu, ils se rapprochent les uns des autres. Et à l’aide de flashbacks sur leur passé, le public commence à mieux les cerner, à savoir qui ils sont ou ce qu’ils ont vécu.
«À travers ce long métrage, j’ai voulu approcher les choses plus clairement et les livrer comme elles le sont dans la réalité. Des choses que j’ai réadaptées au Maroc où, dans certains cas, il faut bannir le mot hchouma avec lequel on a été tous élevés. Surtout quand on doit crever l’abcès pour y voir plus clair. Nous devons apprendre aux enfants à parler quand il s’agit de choses graves comme l’inceste ou encore la pédophilie. Il ne faut plus qu’il y ait cette peur qui empêche de divulguer certains crimes», précise le réalisateur qui a essayé de s’attaquer à des problèmes très touchants.


Un film plutôt humain, comme il le qualifie lui-même, où la noirceur réside dans la thématique qui aborde des situations concrètes et très présentes dans toute société, comme la trisomie qu’il traite en connaissance de cause. «J’ai fait en sorte de l’inclure dans mon film pour montrer ce que cela représente dans la société, surtout pour les parents, d’autant plus que je suis parrain d’une fille atteinte de trisomie». Un personnage parmi tant d’autres, constituant la trame de ce film presque autobiographique qu’il est arrivé à tourner en montant une boîte de production avec l’un de ses amis et non en prenant le chemin du CCM. «Je voulais être libre, car déposer un dossier de soutien auprès du CCM aurait pris plus de temps. Alors que le tournage du film lui-même n’a pas dépassé les 15 jours». Un record du délai de tournage, mais aussi en matière de budget qui n’a atteint que la modeste somme de 10 000 euros. Et pour cause, les acteurs et techniciens ont accepté de jouer dans le film sans être payés. Une collaboration des plus exceptionnelles pour Anouar Moatassim, installé au Maroc depuis 2006 où il a été sollicité pour faire des émissions et de la fiction.

Lisez nos e-Papers