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La réhabilitation des anciens abattoirs toujours à l’étude

● 48 étudiants marocains et français se réuniront à Paris pour développer leurs projets dans le cadre du concours «Ergapolis».
● Les participants devront imaginer une nouvelle fabrique culturelle en lui conservant son cachet architectural.

La réhabilitation des anciens abattoirs toujours à l’étude
Les anciens abattoirs étaient un pôle commerçant de Hay Mohammadi.

Six équipes pluridisciplinaires franco-marocaines participent à un concours en vue de la réhabilitation durable des anciens abattoirs de Casablanca et la programmation urbaine de proximité. Quarante-huit étudiants continuent de travailler sur ce projet lancé en 2012 dans le cadre de la saison 3 d’Ergapolis. Après un premier workshop à Casablanca en novembre dernier, les équipes ont poursuivi leurs réflexions à distance.
Du 4 au 10 février, elles se réuniront de nouveau à Paris pour imaginer le réaménagement des anciens abattoirs de Casablanca.

«Trente étudiants marocains seront accueillis à Paris ainsi que les représentants académiques des écoles marocaines participantes, à savoir l’École nationale d’architecture de Rabat, l’École Hassania des travaux publics, l’Institut national d’aménagement et d’urbanisme de Rabat, les Instituts des hautes études de management de Casablanca et de Rabat», souligne Estelle Forget, fondatrice d’Ergapolis.

Au cours du deuxième workshop, les «Ergapoliciens» marocains continueront le travail en équipe. Ils assisteront, en outre, à des conférences, des ateliers de travail et de formation dans le but d’apprendre davantage «comment réaliser un bilan d’aménagement» avec Denis Burckel, professeur à l’Université Paris-Dauphine et directeur de l’audit, des risques et du développement durable d’Icade (société immobilière). Ils seront également initiés par Gabriel Lejaille, ingénieur d’affaires RayCreatis, à la problématique du bâtiment économe et aux outils d’aide à la conception.

Cette deuxième étape permettra aux participants français et marocains de développer leurs compétences, créer des synergies et une culture commune du développement durable.
Rappelons que chacune des équipes participantes est formée de deux architectes, deux urbanistes, deux ingénieurs, un financier et un marketeur. Elles ont jusqu’au mois de mai prochain pour livrer leurs projets de réhabilitation des anciens abattoirs sans dénaturer le site. Ces jeunes travailleront dans un climat de partage, de complémentarité et de pluridisciplinarité. Ergapolis donnera peut-être vie aux rêves d’artistes et de Casablancais impatients de réaménager les anciens abattoirs et de leur donner la valeur qu’ils méritent.

Un site historique

Construits en 1912 par Georges Ernest Desmaret et modernisés en 1922 par Henri Prost, les anciens abattoirs de Casablanca présentent une architecture originale, mélange d’Art déco et de style hispano-mauresque encore dénommé «Arabisiance». Ils occupent une emprise de 5,5 hectares en bordure d’un faisceau de voies ferrées. Les bâtiments représentent 2,2 hectares de surface couverte. Après avoir été agrandis en 1951, ils ont été désaffectés en 2002 à la suite de l’ouverture des nouveaux abattoirs à la périphérie de Casablanca. Ruche grouillante, à l’apogée de leur utilisation, ils ont occupé quotidiennement jusqu’à 5 000 personnes in situ. Ils faisaient vivre tout un quartier (artisanat, métiers de bouche, etc.) et représentaient un des pôles d’activité les plus importants de Casablanca. La fermeture a eu un effet désastreux sur l’économie du quartier devenu une zone sinistrée de Casablanca.

Ils demeurent un lieu emblématique de cette ville grâce à l’action des associations à vocation culturelle, dont une vingtaine très ancrées dans la vie du quartier. Avec l’implication des habitants et l’appui de la municipalité, le site a pu être sauvegardé. Il a été inscrit à la liste du patrimoine national en 2003.

Actuellement orienté vers des activités culturelles, le site présente un gros potentiel pour la redynamisation du quartier autour d’une vocation à la fois économique, sociale, culturelle et environnementale, ce qui lui donne une forte légitimité pour s’inscrire dans une démarche de développement durable. Il peut s’inscrire dans le cadre d’une démarche d’aménagement de l’aire métropolitaine de Casablanca et, grâce à sa renommée, offrir des perspectives fortes de rayonnement au niveau local et international.

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