Le 30 juillet, sur la grande scène des Oudayas, l’enfant terrible de la scène fusion marocaine, le rockeur Jbara recevra le prix «World Music Arab».
Ce sera dans le cadre de la troisième édition du Festival «l’Été des Oudayas», organisé par le ministère de la Culture en collaboration avec le Comité national de la musique (CNM). «C’est une consécration dont j’ai vraiment besoin. J’aime la musique et je la fais par amour et conviction depuis tout petit. Je ne peux m’imaginer vivre sans musique.
Cette consécration est celle de la musique fusion et du rock marocains», explique Jbara. C’est également une récompense au parcours jusque-là sans faute de ce musicien marocain originaire d’Oujda. Un parcours riche doublé d’albums bien soignés, dont Al «Mida», «Al Faran», «Jedba», entre autres. Et des créations fortes comme «Ya Laym», véritable passerelle entre les cultures du monde.
Jbara, épaulé par une brochette d’excellents instrumentistes d’Ireland, d’Écosse, d’Espagne, de France et du Maroc, notamment vingt percussionnistes d’Essaouira, a su harmonieusement combiné les rythmes du monde et la musique gnaoua : la musique celte, chaoui, raï, le must irlandais, bien servis de la flûte, la cornemuse, hajhouj, krakebs, guitares classique et électrique, basse, luth, guembri, percussions traditionnelles… Cette création va donner suite à un album tout aussi vaporeux : «Jedba», littéralement «Transe», fraîchement sorti. Issu du berceau de la World, «Jedba» est composé d’œuvres originales qui puisent leur groove dans la fusion des rythmes traditionnels et de la musique de la diaspora africaine, tels que le jazz, le reggae, le funk, la soul et la salsa. Avec un son dur et des textes engagés, l’album aborde plusieurs sujets d’actualité.
De la liberté de la femme au Maroc qui bouge «dans la bonne direction» en passant par bien d’autres sujets politicosociaux, l’album est un voyage dans les rythmiques chères à Jbara. Cette mise en œuvre témoigne de la volonté de Jbara et son équipe de faire passer son énergie directement auprès du public. L’album est truffé d’agréables surprises et de feintes délicieuses. Les références sont multiples, un détour par les rythmes du Nord marocain, des allusions aux groupes des années 70 à Jil Jilala, des guitares andalouses, un clin d’œil raï…
Cependant, la sortie de cet album n’est en tous cas pour Jbara qu’un prétexte supplémentaire pour se retrouver sur scène. En effet, le groupe entame une tournée nationale et une autre internationale qui le guidera un peu partout. À commencer par ce concert même du 30 juillet dans le cadre de l’«Été des Oudayas».
