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La colère monte chez les instituteurs expatriés

Suite à la décision du ministère de tutelle, les enseignants marocains de langue arabe sont invités à revenir au pays d’ici à septembre prochain. Cette obligation et ce court délai mettent les instituteurs dans une situation compliquée.

La colère monte chez les instituteurs expatriés
Tous les enseignants concernés ont été prévenus fin mai pour un retour au Maroc avant le 1er septembre.

Les ministères des Finances, de l’Éducation nationale et celui des MRE ont pris une décision commune : celle de rappeler l’ensemble des enseignants marocains de langue arabe, du monde entier, ayant cumulé plus de dix ans d’ancienneté. Ainsi, leur objectif est de réformer le système de l’enseignement de la langue arabe et de la culture marocaine auprès de la communauté MRE, dans le monde. La décision va entrer en vigueur dès la rentrée 2013, avant d’être généralisée en 2015 pour les enseignants qui ont plus de quatre ans d’ancienneté.
Ces enseignants ont alors trois mois pour rentrer au Maroc, avec ou sans leur famille. C’est pourquoi une manifestation a eu lieu au début de ce mois-ci devant l’ambassade du Maroc en France. Elle a été organisée par le collectif des familles des 113 enseignants marocains de langue arabe, concernés par cette décision. Ce collectif a pour but de dénoncer la décision prise par le ministère marocain : «Que vont devenir les familles des 113 enseignants ? Comment ces 800 personnes (les enseignants et leur famille, ndlr) vont pouvoir gérer cette situation en un si court délai ?», s’interrogent les membres du collectif.

Par ailleurs, une commission composée des ministères de la Communauté marocaine résidant à l’étranger, de l’Économie et des finances, de l’Éducation et la Fondation Hassan II, a décidé de réformer le système de l’enseignement de la langue arabe et de la culture marocaine auprès de la communauté MRE, dans le monde. «La décision a été prise pour renouveler les effectifs», explique Abderrahim Zahi, secrétaire général de la Fondation Hassan II. Avant de rependre : «Ainsi, le choix se porte sur les 144 enseignants ayant plus de 10 ans d'ancienneté pour les renouveler, cette année. Les 147 qui ont 9 à 10 ans d'ancienneté seront renouvelés pour la rentrée scolaire 2014. Enfin, pour 2015, ce sera le tour, de tous les enseignants qui ont plus de 4 ans d'exercice», détaille-t-il.
Toutefois ces enseignants installés depuis plusieurs années dans l’un des pays de résidence des MRE, sont les plus profondément intégrés et enracinés à leur pays d'accueil : «Je suis née au Maroc, mais j’ai grandi en France», raconte Basma El Asri, porte-parole du collectif dont le père enseignant fait partie. «Aujourd’hui j’ai une carte de séjour, mais elle est encore rattachée à l’autorisation de résidence de mon père. Ma sœur quant à elle, est née en France et a donc la nationalité française», ajoute-t-elle. Cela signifie que Basma et ses parents deviendraient aisément expulsables s'ils refusaient de rentrer d'eux-mêmes au Maroc, alors que sa sœur peut rester vivre en France sans problème.

Selon les calculs du collectif, ce sont ainsi près de 800 personnes, en France, qui sont directement impliquées par cette décision. D’ailleurs, c’est toute l’Europe qui est concernée. Ainsi en Espagne, face à la même situation de rappel d’enseignants, une pétition nommée «No me separen de mis hijos» (qu’on peut traduire par : ne me séparez pas de mes enfants) a été lancée récemment par un enseignant marocain en Espagne.
Plus que les conséquences familiales et humaines que doivent endurer ces familles suite à cette décision des ministères marocains, ce qui les choque d’autant plus est la méthode employée par les autorités marocaines, souligne le Collectif. Tous les enseignants concernés ont été prévenus fin mai pour un retour au Maroc avant le 1er septembre. Ils ont donc 3 mois pour rentrer au Maroc et alors solder pour certains 25 ans de vie à l’étranger. Toutefois, de son côté, la commission se défend en expliquant que «les enseignants étaient au courant bien avant d'être prévenu par les consulats, à la fin du mois dernier», assure Abderrahim Zahi, secrétaire général de la Fondation Hassan II. «La réforme était déjà inscrite dans le budget du ministère des MRE, dans la loi de finances 2012, parue en mai dernier», ajoute-t-il.

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