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«Notre objectif est d’accompagner les familles issues de l’exode rural»

Hayat Bouffarrachen, présidente fondatrice de L’OMEF (Organisation marocaine pour l’équité familiale) et chercheuse et consultante en développement social

Oeuvrant dans plusieurs villes du Royaume, l’Organisation marocaine pour l’équité familiale supervise de nombreux projets à Salé dans le but d’accompagner les familles vulnérables.

«Notre objectif est d’accompagner  les familles issues de l’exode rural»
Hayat Bouffarrachen, présidente fondatrice de L’OMEF (Organisation marocaine pour l’équité familiale) et chercheuse et consultante en développement social

Le Matin : Votre association vient d’aménager un espace à Salé pour permettre aux vendeuses de pain de travailler dans la dignité. Quels sont les objectifs de ce projet ?
Hayat Bouffarrachen : C’est un projet qui a été mis en place à Sala al-Jadida dans le but d’autonomiser la femme qui représente dans certaines familles la seule personne ayant un revenu. Nous avons ciblé, à travers ce projet, cette catégorie sociale parce que ces femmes demeurent vulnérables, sans qualifications, ni compétences et la plupart d’ailleurs n’ont jamais été à l’école.
Ainsi, notre mission a consisté non seulement à organiser ces vendeuses, mais aussi à leur apprendre comment maintenir les conditions d’hygiène en exerçant cette activité. Et mieux encore, nous leur avons donné les moyens de rentabiliser leur commerce.

Comment ont-elles appris à mieux rentabiliser leur commerce ?
Nous leur avons assuré une formation spécialisée pour les aider à apprendre à diversifier leurs produits. Nous leur avons assuré également quelques cours de comptabilité afin qu’elles puissent mieux gérer leur budget. En effet, nous avons réalisé au sein de l’association que ces femmes passaient toute la journée dans la rue à vendre du pain contre des gains très médiocres qui ne dépassaient pas généralement 30 DH. Je tiens à souligner que ce projet a pu être réalisé grâce à une enveloppe budgétaire de 350 000 DH, dont 200 000 DH ont été financés par l’INDH, 100 000 par la Fondation de France et 50 000 DH ont été apportés par l’association.

Quels sont les autres projets menés par votre association ?
Ce qu’il faut savoir c’est que notre action repose sur l’accompagnement des familles issues de l’exode rural qui rencontrent de nombreuses difficultés, une fois qu’elles s’installent dans de grandes villes comme Salé.
En général, ce sont les enfants qui paient en premier lieu le prix fort de cette décision irréfléchie des parents de migrer vers la ville. En effet, ces derniers finissent par abandonner l’école alors que les chefs de famille s’adonnent à des activités journalières à très faible revenu notamment la maçonnerie ou encore le bricolage, ce qui est le cas également pour les mères. Ainsi, les familles finissent par éclater.

Concrètement, quelles sont les mesures prises et mises en œuvre par votre association pour améliorer le quotidien de ces familles ?
Nous avons réalisé que ces personnes avaient besoin d’apprendre d’abord un métier. C’est pour cette raison que nous avons créé un centre de formation professionnelle en partenariat avec l’INDH et le ministère de l’Emploi à Qariat Sidi Moussa à Salé. Le but de cette structure est d’aider les pères de famille, mais aussi les jeunes à accéder à une formation qualifiante et gratuitement à même de les aider à mieux gagner leur vie. Ce centre géré par notre association accueille chaque année plus de 200 individus. Les bénéficiaires peuvent accéder à des formations diverses notamment la cuisine, la pâtisserie, la bureautique, la fabrication des enseignes lumineuses.

Quels sont les autres projets lancés également par votre association ?
Nous avons une série de garderies au niveau de la ville de Salé notamment à Qariat Sidi Moussa et Sidi Benabellah qui accueillent plus de 200 enfants en bas âge issus de familles vulnérables. Dans ces familles, les femmes sans aucune qualification recourent au travail journalier ou au ménage dans les maisons. Mais ces dernières se trouvent confrontées au problème de la garde des enfants surtout s’ils sont en bas âge.
Les employeurs refusent, en général, que ces femmes se présentent avec leurs enfants ce qui pose aux mères un réel problème vu qu’elles n’ont pas assez de moyens pour payer les frais moyens d’une crèche. Nous avons donc réfléchi à leur proposer ce service contre un prix symbolique (40 à 50 DH par mois). C’est une manière de décharger la femme de ce fardeau et de la soutenir.
Ces femmes bénéficient également de séances de formation en couture traditionnelle et industrielle grâce à de nouveaux partenariats que nous avons pu nouer avec des organismes officiels notamment le secrétariat d’État chargé de l’Artisanat. 

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