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Voilà quarante-huit ans que cela dure ! Et chaque année, les meilleures troupes des arts populaires se croisent à Marrakech, le temps d’un festival dédié à cette musique hautement spectaculaire. C’est un festival qui ne prend pas de rides : le Festival national des arts populaires (FNAP). Avec une programmation riche et diversifiée, le FNAP revient cette année avec force et confirme son statut de moussem des temps modernes. Même avec un budget de plus en plus restreint, le plus ancien festival du Maroc, la Fondation des Festivals de Marrakech, se veut toujours une vitrine de l’art populaire marocain dans son ensemble : ses danses, ses musiques, ses métiers d’art, ses produits du terroir. Côté musique, Palais Badie ouvrira ses portes tous les soirs, du 17 au 21 juillet, à partir de 22 h 30, pour accueillir 21 troupes comptant plus de 300 artistes.
Il s’agit des femmes d’Ahouach de Tafraout et les troupes Aissawa de Meknès, Gnaoua de Marrakech, la Guedra de Guelmime ou encore Ahwach Haha Tamanar de la région d’Essaouira. Le public aura droit à des spectacles inédits. Et pour mieux appuyer la thématique de cette édition, «La femme et les arts populaires», tous les spectacles seront rythmés par les apparitions et les discours de l’actrice marocaine Zineb Smaïki. Celle-ci y sera pour rendre hommage aux femmes marocaines et rappeler leur rôle majeur au sein des arts et des traditions populaires. Toujours côté musique, mais cette fois-ci, au Théâtre royal, dix groupes se produiront pour illustrer toute la diversité du patrimoine musical marocain, du Rif au Sahara marocain, de la Vallée du Souss aux montagnes de l’Atlas.
Dans cet esprit de fête et de convivialité, le public est convié à une série de concerts tous les soirs à partir de 22 h au même endroit. Ici, ce sera l’occasion d’apprécier les mélodies amazighes de Rayssa Fatima Tachkoutk. Et de l’étranger, le FNAP accueillera trois groupes éminents de la Corée, d’Espagne et de France. Amoureux de découverte, le FNAP promet, d’abord, une soirée inédite avec le groupe coréen The Gwandae, avec ses rythmes traditionnels puissants. Et en partenariat avec l’Institut français de la ville, le FNAP propose aussi l’Orchestre national de Barbès (l’ONB).
Ce groupe phare de la scène fusion venu tout droit de France, plongera le public au cœur de l’ambiance du raï festif mêlé aux rythmes polymorphes du monde : punk, rock, jazz, salsa… Et toujours dans cet esprit de rencontre et de découverte, le public aura droit, enfin, à un concert de musique bien ancré dans la tradition de Flamenca avec Estafania Cuevas et sa compagnie d’Espagne. Cette édition marque quarante-huit ans d’existence et un tournant dans l’histoire du FNAP. En effet, le Festival national des arts populaires (FNAP) vient de faire son entrée très attendue depuis des années au Forum européen des festivals de musique du monde.
«C’est honorifique aussi bien pour le festival que pour la ville de Marrakech qui l’accueille chaque année», souligne Brahim El Mezned, directeur artistique du FNAP et expert en musique du monde. Cette adhésion du FNAP au Forum est également une récompense pour les efforts fournis depuis des années par la Fondation des festivals de Marrakech dans le domaine de la sauvegarde et la promotion des arts populaires. Un héritage très précieux et pourtant si fragile.
