Menu
Search
Dimanche 28 Décembre 2025
S'abonner
close
Dimanche 28 Décembre 2025
Menu
Search

Le conseil de la ville dans le collimateur des élus

● Les élus de l’arrondissement Hassan réclament la dissolution du conseil communal de Rabat.
● Ces derniers reprochent au conseil de négliger un certain nombre de problématiques dont la réhabilitation de la médina et la rénovation des moquées.

Le conseil de la ville dans le collimateur des élus
Lors de la session ordinaire de juin, les élus de Hassan ont fortement appelé à la dissolution du conseil de la ville.

Rien ne va plus entre les composantes du conseil de la ville. Un climat électrique règne au sein de l’instance présidée par l’ex-argentier du Royaume, Fathallah Oualalou. Aujourd’hui, les tractations politiques entre les membres sont enclenchées et les cris de mécontentement fusent de partout. Après l’épisode de la pétition signée par 43 élus réclamant le limogeage de certains membres du bureau de gestion du conseil, à cause de la grave dégradation constatée au niveau des services publics, le conseil de la ville devrait faire face à la résistance des membres du conseil d’arrondissement de Hassan.

Ces derniers, lors de la dernière réunion du conseil au titre de la session ordinaire de juin, ont fortement appelé à la dissolution du conseil de la ville. Dans ce  sens, une recommandation sera soumise au ministère de l’Intérieur. Une doléance qui s’aligne, selon les membres du conseil, sur le principe de lier la responsabilité avec la reddition des comptes. Les élus de Hassan ont été on ne peut plus clairs. D’après eux, «la dissolution du conseil est la seule solution pour que la population de la capitale se libère des échecs du conseil». L’appel des membres du conseil d’arrondissement de Hassan est motivé par plusieurs constats. La première goutte ayant fait déborder le vase est le désintérêt du conseil de la ville vis-à-vis des délibérations approuvées par le conseil d’arrondissement de Hassan.

Dans un document du  conseil d’arrondissement, dont «Le Matin» détient une copie, il s’agit de bon nombre de délibérations, à caractère socioéconomique, prises depuis la session de juin de 2010 et sur lesquelles le conseil de la ville n’a pas toujours statué. Parmi les délibérations mises pour examen, on cite la mise en place d’une vision pour reconsidérer l’ancienne médina, notamment les volets portant sur les habitats menaçant ruine, la rénovation des mosquées et des zawiyas se situant dans l’enceinte de la médina, ainsi que les problématiques afférentes aux cimetières et aux toilettes publiques. Ajoutons à cela, la construction d’un centre commercial à la porte de Chellah et l’équipement des services publics rattachés à l’arrondissement de Hassan. En somme, prés de dix-sept délibérations arrêtées par les membres du conseil d’arrondissement de Hassan occupent les tiroirs du conseil de la ville depuis 2010. Dans les faits et selon une logique juridique, il convient de noter que c’est le cadre juridique qui pose problème.

En effet, la charte communale place le conseil d’arrondissement sous la tutelle du conseil communal en vertu de l’article 101  ainsi que l’article 102. Celui-ci prévoit que «Le conseil d’arrondissement peut faire des propositions, des suggestions, et émettre des avis sur toutes les questions intéressant l’arrondissement». Des dispositions juridiques avec lesquelles le conseil d’arrondissement se retrouve limité dans ses actions. D’ailleurs, ce point a été évoqué par les élus lors de la réunion commune entre la commission de l’urbanisation de l’arrondissement et celle afférente aux services publics. Ces derniers ont soulevé le chevauchement d’attributions entre le conseil d’arrondissement et celles de l’arrondissement. «Le problème se situe au niveau de la charte communale qui n’a pas délimité le champ d’attributions de chaque instance». Idem pour les services publics relevant du ressort de chaque conseil.

Outre cet argument, les élus de l’arrondissement ont justifié ce désintérêt par les tractations politiques au sein du conseil communal. Ce qui impacte négativement le travail de l’ensemble des arrondissements. Ainsi, ils pointent du doigt la sélectivité avec laquelle le conseil communal distribue les dotations financières affectées à la réalisation des travaux dans le territoire de l’arrondissement.   
Le non-aboutissement des délibérations du conseil revient, selon un conseiller, à la nonchalance observée dans la tenue des réunions des commissions du conseil communal. «Ces dernières ne se tiennent qu’à l’approche des sessions. Et si c’est le cas, le quorum fait défaut», a souligné l’un des élus. En tout cas, les conseillers de l’arrondissement n’hésitent pas à avancer que le conseil communal vit une stagnation, voire une agonie à tous les niveaux au moment où les aspirations des citoyens ne cessent de s’amplifier.

Lisez nos e-Papers