La situation hautement instable a poussé le gouvernement à reporter de «six mois au maximum» dans deux provinces majoritairement sunnites les élections provinciales prévues le 20 avril.
Ninive et al-Anbar sont le théâtre depuis fin décembre de manifestations qui réunissent chaque vendredi plusieurs milliers de sunnites, furieux de la «marginalisation» dont ils s’estiment victimes de la part du gouvernement du chiite Nouri al-Maliki. Les attaques de mardi, pour la plupart perpétrées au moyen de voitures piégées, ont blessé 171 personnes, mais les autorités ont averti que ce bilan pourrait s’alourdir dans la journée. Il s’agit de la journée la plus sanglante depuis le 9 septembre dernier, où 76 personnes avaient péri dans des violences. Dès que les détonations ont résonné dans la capitale, la police et l’armée, dont les barrages sont érigés un peu partout dans Bagdad, ont renforcé leurs contrôles, selon un journaliste de l’AFP. Au total, quinze voitures piégées, un attentat commis à l’aide d’un engin improvisé et plusieurs assassinats ciblés ont ensanglanté le pays. Les quartiers de Sadr City, Machtal, Zafraniya, Bagdad Jadida, Kazimiya, Chouala, Saïdiya et Mansour, mais aussi la ville d’Iskandariya, à 50 km au sud de la capitale, ont été touchés.
Cette vague d’attentats n’a pas été revendiquée, mais les groupes insurgés sunnites, dont Al-Qaïda en Irak, s’en prennent régulièrement à la communauté chiite, à la police et à l’armée, dans l’espoir de déstabiliser le gouvernement du Premier ministre Nouri al-Maliki, dominé par les chiites. La violence n’a pas reflué ces dernières semaines, alors que l’Irak s’apprête à marquer dans la plus grande discrétion le dixième anniversaire de son invasion par une coalition emmenée par les États-Unis.
