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Le travail des enfants en recul au Maroc

Ce mercredi 12 juin, le monde entier célébrera la onzième journée internationale contre le travail des enfants. C’est alors l’occasion pour revenir sur l’état du travail des mineurs au sein du Royaume. Focus.

Le travail des enfants en recul au Maroc
Les mineurs de moins de quinze ans, travaillant dans les villes, sont dans les activités de l’industrie et de l’artisanat.

Selon la dernière enquête du Haut commissariat au Plan (HCP), le phénomène du travail des enfants est en forte régression au Maroc. En effet, on constate qu’en 1999, il touchait 9,7% de l’ensemble des enfants âgés de 7 à 15 ans soit 517 000 enfants. En 2011, il n’en touchait déjà plus que 2,5%. Ainsi, toujours selon les derniers chiffres du HCP, près de 123 000 enfants de moins de 15 ans sont employés au Maroc, toute catégorie de travail confondue, selon les chiffres d’il y a moins de deux ans. D’ailleurs, environ 3,8% d’entre eux sont soumis au travail précoce.

Toujours selon ce rapport du HCP, ce phénomène est beaucoup plus rural qu’urbain. En effet, en 2011, 113 000 enfants ont travaillé dans les champs contre 10 000 dans les villes. Par ailleurs, il est important de rappeler que la loi marocaine interdit le travail des mineurs de moins de 15 ans. En effet, en octobre dernier, le gouvernement adopta un projet de loi relatif au service domestique avec deux articles interdisant l’usage des mineurs.

Malgré cette loi, le travail des enfants reste un fait d’actualité. Il affecte notamment plus les garçons que les filles. Ainsi, on compte que 6 mineurs sur 10 contraints à travailler sont de sexe masculin. Et s’ils ne sont pas exploités dans les ateliers et les exploitations agricoles, les petits garçons errent dans les grandes villes et les ports du pays à la recherche du moindre dirham pour manger à leur faim. Donc dans les zones rurales, ils travaillent généralement dans l’agriculture ou l’artisanat traditionnel. Quant aux mineurs de moins de 15 ans travaillant dans les villes, ils sont dans les services de l’industrie et de l’artisanat.

D’après l’UNICEF, ces enfants travaillent pour subvenir aux besoins de leurs familles. Et de leur côté les filles ne sont pas laissées pour compte. Effectivement, il y aurait au sein du Royaume 30 000 filles domestiques. De plus, 38% de ces petites bonnes seraient âgées de 8 à 12 ans (soit l’âge du premier cycle de l’enseignement fondamental). Quant au 62% restant, du second cycle, elles seraient âgées de 13 à 15 ans. Toutefois, pour le HCP, aucun chiffre ou statistique ne permet de déterminer avec exactitude le nombre de petites bonnes employées au Maroc à ce jour. C’était en 2006, sous la pression d’ONG, dont Human Rights Watch (HRW), que le gouvernement marocain avait tenté une première fois d’interdire le travail des enfants. Yasmina Badou, alors secrétaire d’État chargée de la famille, de l’enfance et des personnes handicapées, avait indiqué que «le ministère de l’Emploi se penche, en coordination avec plusieurs départements ministériels concernés, sur l’élaboration d’un projet de loi portant sur l’interdiction du travail domestique des enfants». Pour elle, il était nécessaire «d’instituer une loi pour rendre justice aux filles domestiques», ajoutant que «le projet de loi devait comprendre des mesures coercitives à l’égard des employeurs et des intermédiaires».

Un projet de loi qui traîne

Cela fait six ans qu’un projet de loi destiné à protéger les petites bonnes est dans l’attente d’une présentation au Parlement. Lors de son élection, Abdelilah Benkirane a promis de classer le dossier parmi les priorités. Or, depuis novembre 2011, rien n’a changé. Pire encore, d’après un rapport du HRW, le phénomène persiste et les jeunes filles sont employées parfois dès l’âge de huit ans, du lundi au dimanche, pour un salaire misérable. D’ailleurs, ce sont généralement les parents de la jeune fille qui perçoivent les rémunérations.
Toutefois, ce phénomène est clairement en recul. De plus, le gouvernement marocain a signé récemment un accord de partenariat avec huit associations dans ce cadre de lutte contre le travail de l’enfant. Et ces huit organismes bénéficient d’une aide financière à hauteur de 1,5 million de dirhams. Ces subventions doivent permettre de contribuer à la concrétisation des objectifs fixés, a déclaré Abdelouahed Souhail, le ministre de l’Emploi et de la formation.

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