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Amaigrissement et maigreur, faire la différence

Témoin d’un déséquilibre entre les apports et les dépenses énergétiques, l’amaigrissement peut être la conséquence d’une affection évolutive avec altération de l’état général en anorexie ou en troubles du comportement alimentaire. La maigreur peut être la résultante de ces processus ou correspondre à un état constitutionnel stable.

Amaigrissement et maigreur, faire la différence
Il faut établir l’importance de l’amaigrissement, rechercher sa signification et le rattacher à une maladie par la reconstitution.

L’amaigrissement est un motif fréquent de consultation, car la perte de poids est un critère de mauvaise santé. Un poids stable et normal est l’un des meilleurs marqueurs d’un état de santé normal chez l’adulte. Il est cependant préférable de considérer la corpulence exprimée par le rapport P/T2 (BMI ou IMC) qui reflète bien l’évolution de la masse grasse.

Il faut absolument établir l’importance de l’amaigrissement, rechercher sa signification et le rattacher à une maladie par la reconstitution de l’histoire pondérale, une enquête alimentaire qui cherchera à établir une relation entre la perte de poids et la réduction des apports, un examen qui va établir le diagnostic de maigreur : poids, indice de masse corporelle, mesure du pli cutané brachial et estimation du périmètre musculaire brachial sont quatre paramètres parmi les plus intéressants en routine. Une importance particulière est accordée à la fonte musculaire, à la présence de troubles digestifs et aux signes de carences vitaminiques et enfin le bilan biologique qui a surtout pour but d’aider au diagnostic d’un amaigrissement étiologique non évident. Au terme de cet examen, il est possible de distinguer l’amaigrissement et la maigreur pathologique de la maigreur constitutionnelle, d’évoquer un diagnostic ou au moins de se convaincre de la pertinence d’un bilan étiologique approfondi et d’apprécier la gravité (rapidité et importance de la perte de poids, degré de fonte musculaire, altération de l’état général, infections répétées, pathologie évolutive associée).

Principales causes de l’amaigrissement

1. Les troubles du comportement alimentaire :
– L’anorexie mentale : le diagnostic est suspecté chez une jeune fille affirmant souvent manger normalement ou même exagérément qui consulte sous la pression de son entourage. L’exploration hormonale est à limiter aux cas incertains ou atypiques. Les anomalies habituelles sont les suivantes : hypercholestérolémie basale, syndrome de basse T3, hypogonadisme hypogonadotrope, diminution de la somatomédine (IGF-1) avec élévation de l’hormone de croissance.
– Autres formes d’anorexie mentale : L’anorexie-boulimie ou boulimie-anorexie où les périodes de restriction alimentaire alternent avec des périodes de boulimie avec vomissements provoqués.

2. L’amaigrissement avec alimentation conservée et hypercatabolisme : cette situation étayée par un interrogatoire et une enquête alimentaire de bonne qualité qui évoque des diagnostics faciles à confirmer grâce aux signes d’accompagnement ou aux explorations complémentaires.
- L’amaigrissement des affections endocriniennes ou métaboliques : l’hyperthyroïdie, le diabète, l’hyperparathyroïdie, le phéochromocytome (tumeur de la médullosurrénale).
- Caféinisme et tabagisme : importants car ils exposent à un amaigrissement en dépit d’apports alimentaires plutôt satisfaisants. Il en est de même dans les états d’hyperexcitabilité et d’agitation chronique où les prises alimentaires peuvent être conservées.
- L’amaigrissement des affections digestives : la malabsorption a des causes nombreuses, la maladie cœliaque de l’adulte, la maladie de Crohn, l’entéropathie exsudative et la pancréatite chronique en sont les causes principales.
- L’amaigrissement paraphysiologique : Le grand âge s’accompagne d’un amaigrissement progressif à appétit conservé et n’est pas nécessairement de signification pathologique. Il est alors très progressif et ne comporte aucune anomalie chimique ou biologique.

3. L’amaigrissement d’accompagnement : toutes les maladies viscérales graves peuvent être à l’origine d’un amaigrissement.

4. L’amaigrissement d’origine iatrogène : ne doit pas être méconnu. Il est favorisé par la polymédication chez les personnes âgées avec dysgueusie (trouble de la perception normale du goût) et anorexie. Certains médicaments sont plus fréquemment impliqués : biguanides à l’origine de troubles digestifs, digitaliques, AINS mal tolérés sur le plan digestif, diurétiques et almitrine dont l’une des complications majeures est l’amaigrissement isolé.

5. L’amaigrissement présumé isolé : les causes psychiques sont au premier plan. Elles sont à évoquer après élimination des causes organiques.
Les moyens thérapeutiques :
- Dans la maigreur constitutionnelle, il n’y a guère de possibilités sinon d’encourager la consommation d’une alimentation plus énergétique avec prise de collations.
- En cas d’amaigrissement lié à une maladie chronique du sujet âgé, une augmentation des ingesta est à conseiller. Le recours aux compléments nutritionnels protéino-énergétiques ou la mise en place d’une nutrition assistée sont à discuter cas par cas afin de lutter contre ou d’empêcher la dénutrition (cf. dénutrition).
La prise en charge psychiatrique et une approche comportementale trouvent leur place en cas d’anorexie mentale ou d’anorexie d’origine psychique.
Examens complémentaires : utiles en cas d’amaigrissement de cause non évidente.

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