Dans le cadre de la mise en place de l’Autorité pour la parité et la lutte contre la discrimination (APALD) par le ministère de la Famille, de la solidarité et du développement social, le Parti du progrès et du socialisme (PPS) a élaboré un mémorandum présentant sa vision de la conception de l’autorité en question. Le mémorandum s’articule autour de quatre principaux axes, à savoir : le cadre référentiel de l’autorité, sa composition, ses missions et prérogatives ainsi que les mesures d‘accompagnement nécessaires pour son bon fonctionnement.
Le PPS estime ainsi que le cadre référentiel de l’APALD doit trouver sa place dans les valeurs et les principes de la nouvelle Constitution du Royaume ainsi que dans les conventions internationales. Le parti de Nabil Benabdallah insiste aussi sur l’importance du contenu de l’étude comparative mené par le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) en 2012 et qui portait sur la comparaison des expériences internationales en matière d’instances chargées de la protection et la promotion des droits humains des femmes. Les acquis engrangés en matière des droits de la femme tout au long des dernières années sont à prendre en compte également par la nouvelle autorité.
Concernant la composition de l’Autorité, le PPS a opté pour une discrimination positive en faveur de la femme en accordant les deux tiers des sièges à la représentativité féminine. Composée de 14 membres, dont 3 proposés par le chef du gouvernement, 3 par le président de la Chambre des représentants et 2 par le président de la Chambre des conseillers, l’autorité sera sous la présidence d’une femme nommée par Sa Majesté le Roi et qui aura des prérogatives lui permettant d’aller de l’avant dans la réalisation de ses missions.
Par ailleurs, l’APALD qui doit bénéficier selon le PPS d’une indépendance administrative et financière, ne doit pas compter parmi ses membres des parlementaires ou des membres du gouvernement et pourrait avoir recours à des institutions ou des personnalités publiques pour consultation.
Au niveau des prérogatives et du domaine de compétence de l’APALD, le PPS estime que cette autorité doit avoir une mission de suivi, de sensibilisation et de proposition.
Dans ce sens, l’Autorité devrait travailler, entre autres, sur l’adéquation des lois nationales avec les conventions internationales et la Constitution et sur le renforcement de l’arsenal juridique pour une meilleure représentativité féminine. Le PPS, lui, estime qu’il est nécessaire de la doter de prérogatives lui permettant de résoudre des conflits.
De ce fait, elle sera habilitée à recevoir des plaintes et à proposer des réparations et des sanctions. L’APALD devrait aussi présenter un rapport annuel devant le Parlement qui permet de faire le point sur la situation de la femme et aussi d’élaborer des rapports périodiques sur l’égalité et la parité.
Par ailleurs, le Parti du progrès et du socialisme insiste sur l’accompagnement de cette Autorité. En effet, selon ce parti il faut une volonté politique réelle et un engagement sincère des pouvoirs publics afin de faire de la question de l’égalité «une question nationale qui dépasse les clivages partisans et bénéficie d’un consensus positif».
