Le Maroc est un bon élève ! Il est le premier pays arabe à avoir achevé les consultations sur les priorités globales de développement de l’après-2015. Une bonne performance qui atteste de l’intérêt que porte le Royaume à l’agenda mondial de développement pour les années à venir. Lancées le 1er février de cette année sur le thème «L’avenir que nous voulons», ces consultations ont été récemment clôturées. Pour finir en apothéose, le ministère des Affaires générales et de la gouvernance et les Nations unies au Maroc, partenaires de cet exercice, ont organisé jeudi dernier à Rabat, le Forum national de restitution des résultats desdites consultations. Un événement auquel ont pris part des responsables gouvernementaux et des représentants des organisations onusiennes et de la société civile. À l’ouverture de cette rencontre, Najib Boulif, ministre chargé des Affaires générales et de la gouvernance, n’a pas caché sa joie quant à l’achèvement de cet exercice dans les délais fixés surtout qu’il s’agissait d’une tâche un peu ardue. Pour sa part, Nacer Bouretta, SG du ministère des Affaires étrangères et de la coopération, a également salué la démarche inclusive ayant marqué ces consultations.
Il a ainsi mis en exergue l’importance de l’inclusion dans les exercices multilatéraux surtout dans «un contexte de déstructuration de la gouvernance mondiale», a-t-il souligné.Dans cet élan d’idées, le SG du département des Affaires étrangères a loué l’implication de la société civile dans cet exercice. Dans cette optique, il convient de noter que les Nations unies Maroc et le département de Najib Boulif ont invité à ces consultations un parterre de représentants des institutions gouvernementales, des missions diplomatiques, des coopérations bilatérale et multilatérale, des organisations de la société civile, du secteur privé, ainsi que les médias, les groupes vulnérables, les parlementaires et femmes élues. Un échantillon très représentatif de la société marocaine ayant été interpellée à s’exprimer au nom des Marocains sur l’avenir du Maroc de l’après-2015. Résultat : les participants à ce dialogue autour du développement mondial ne se projettent pas assez dans l’avenir. «Lors des consultations avec les différents groupes, il y avait le mot “daba” (maintenant) qui ressortait en force», a expliqué El Kébir M’Daghri Alaoui, représentant résident assistant du PNUD. Un constat qui témoigne de l’ampleur des aspirations des citoyens. M. M’Daghri Alaoui a ainsi présenté un aperçu de l’éventail des vues exprimées qui ont révélé que l’éducation, la santé et l’éradication de la pauvreté sont les trois piliers autour desquels s’articulent les rêves des Marocains. L’Éducation caracole en tête de liste.
Éducation, emploi, avenir...
Sur ce volet, les Marocains aspirent à une meilleure qualité d’éducation. Car pour eux, l’éducation est la pierre angulaire pour la disponibilité de ressources humaines qualifiées. Le préscolaire a été également soulevé. Les participants voient en ce secteur un véritable créneau porteur d’emploi et un domaine pour l’épanouissement de l’enfant. L’intégration de la formation au niveau du collège est également l’un des souhaits formulés. Pour M. M’Daghri Alaoui, «il s’agit de l’un des rêves innovants des Marocains».
S’agissant de la santé, l’accent a été mis sur la nécessité de réduire la mortalité infantile et maternelle. «C’est là où nous avons beaucoup entendu le mot “daba”, a martelé M. M’Daghri Alaoui. Le Ramed et les politiques sociales ont été évoqués vu leur impact sur l’amélioration et l’efficacité du système de la santé.
Quant au troisième pilier, il concerne plutôt l’emploi et les revenus. La question qui se posait est comment les jeunes peuvent-ils accéder à l’emploi s’ils ne sont pas préparés. Une question qui renvoie à un constat plus profond, celui de la corrélation formation-emploi. Sur ce registre, les avis exprimés abondaient dans le sens de l’impérieuse nécessité d’adapter la formation aux besoins du marché. Pour la création de la richesse, les participants ont mis en exergue le rôle majeur de la PME.
Ils ont également souhaité l’accès au financement à travers la mise en place d’un fond propre au TPE adapté aux réalités du territoire. En effet, l’égalité des territoires est aussi parmi les aspirations permettant la création de l’emploi et des richesses. Outre ce trio, la gouvernance a été soulevée, vu ses liens avec la stabilité politique et la continuité de l’administration.
La croissance économique n’est pas en reste. “Sur ce volet, il y a plus de visibilité sur le Maroc de l’après-2015”, a commenté M. M’Daghri Alaoui. Les grands rêves ont misé sur davantage d’inclusion sociale et territoriale. Pour eux, “la croissance économique de l’après-2015 servira l’ensemble du Maroc”. Les Marocains ont également rêvé du désenclavement des zones éloignées afin d’accéder aux infrastructures. Remporter la CAN 2015 est l’un des rêves exprimés lors de ces consultations, par la jeunesse marocaine.