Sévir dans ces cas-là, c’est couper l’enfant de son imaginaire et le punir de rêver et vivre partiellement dans ses rêves.
Mon objectif est de vous rassurer d’emblée, ce n’est pas parce que votre enfant raconte un petit mensonge anodin, ou raconte une histoire abracadabrante pour vous impressionner, que cela en fait une personne immorale ou anormale.
Que faire alors et comment agir face aux mensonges des enfants ?
Ce qu’il ne faut surtout pas faire :
1- Ne dites jamais à votre enfant «tu ES un menteur», dites plutôt «tu as raconté un mensonge». Non ce n’est pas la même chose. Utiliser le verbe «être» le renvoie directement à son identité, et créé chez lui ce sentiment qu’il «est» quelque chose, et qu’il n’y a plus rien à faire. Utiliser le verbe «faire» ou «avoir» c’est l’informer que c’est un acte ou une attitude qu’il peut changer ou améliorer.
2- Ne lui posez pas des questions fermées, auxquelles il ne peut répondre que par «oui» ou par «non», ou des questions dont vous avez déjà la réponse, au lieu de lui demander, par exemple : «as-tu fait tes devoirs ?» dites-lui : «j’ai constaté, ou je crois que tu n’as pas fait tes devoirs, quand est ce que tu vas t’y mettre ? comment comptes-tu t’y prendre ?»
3- N’utilisez pas le blâme par défaut : restez plus orientés vers les solutions. Au lieu de reprocher à votre enfant une mauvaise note, demandez-lui comment il compte se rattraper.
4- Ne vous immiscez pas dans son petit monde imaginaire : si en jouant votre enfant raconte une histoire avec des détails farfelus, ou qu’il met en scène une histoire fantastique, ne l’interrompez pas pour lui dire que ce n’est pas réaliste, ou que ça n’arrive jamais dans la vraie vie… éclipsez-vous et laissez-le vivre dans son univers.
5- Ne mentez pas devant lui, sous n’importe quelle forme (cachotterie, vérité nuancée, demi-vérité…) et surtout ne l’impliquez pas dans vos mensonges, même infiniment petits ou anodins.
Les gestes recommandés, face aux mensonges des enfants :
1- Apprenez à votre enfant à assumer ses actes, en expliquant que pour une bêtise il y a punition ou pas ça dépend de la gravité de celle-ci, mais pour une bêtise doublée
d’un mensonge, il y aura deux punitions : une pour la bêtise et une pour le mensonge, ou du moins si elle est pardonnée, ce ne sera pas le cas du mensonge.
2- Expliquez-lui que les bêtises et les erreurs servent à apprendre et que ça ne fait pas de lui une mauvaise personne, mais que le mensonge détruit la confiance.
3- Faites appel à son empathie, demandez-lui de se mettre à votre place, et comment il se sentirait si vous lui mentez, vous lui cachez des choses, ou vous lui faites des promesses que vous ne tenez pas.
4- Faites sentir à votre enfant que votre amour est inconditionnel et que vous l’aimez pour ce qu’il est, pas pour ce qu’il fait ou ne fait pas.
5- Cessez de vouloir tout contrôler, souvent, les petits comme les grands, mentent quand ils se sentent coincés et contrôlés, juste pour pouvoir avoir un espace vital pour faire ce dont ils ont envie, pour nourrir en même temps le besoin de se faire plaisir et de plaire.
6- Évitez les jugements et les critiques trop sévères à toute occasion, votre enfant peut mentir juste pour se protéger de vos critiques.
7- Écoutez votre enfant quand il vient se confier à vous. Si votre petit est écouté, il se sentira compris, et c’est là la base d’une relation fondée sur la confiance. Il s’ouvrira plus à vous et se confiera au lieu d’esquiver par un mensonge.
Votre enfant n’est pas son attitude Les attitudes peuvent changer et s’améliorer, donc, ne pensez pas que votre enfant qui vous ment aujourd’hui, sera à l’avenir un menteur avéré. Faites la différence entre ce qu’il «est» et ce qu’il «fait». Ne réagissez pas de manière exagérée, tempérez vos réactions et vos jugements et soyez indulgents, en allant chercher l’intention positive derrière chaque attitude.
Qui n’a jamais menti, à un niveau ou un autre ?
