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Réalisée en partenariat avec le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), l’Agence pour la promotion et le développement économique et social des provinces du Sud du Royaume, l’Office chérifien des phosphates (OCP) et la Faculté des lettres et des sciences humaines de l’Université Mohammed V (Agdal), l’anthologie de la musique hassanie met en relief un legs culturel immatériel de grande valeur, fruit d’un mélange ancestral et une composante essentielle du patrimoine oral marocain.
«Le but de ce travail est de sauvegarder et perpétuer la tradition hassanie, avec sa musique, sa poésie, ses instruments et tout son patrimoine oral.
Donc, on a envoyé un groupe de musicologues sur le terrain, afin d’avoir un contact direct avec les gens et les artistes qui portent encore cet héritage ancestral. Depuis août dernier, ces professionnels ont parcouru tous les coins du Sahara à la recherche de tout ce qui a été perpétué dans la culture hassanie, avant même la sédentarisation de la population. C’est ainsi qu’ils ont procédé au choix des groupes représentatifs de ce patrimoine immatériel en voie de disparition», explique Rahal Boubrik, professeur de sociologie et directeur du Centre des études sahariennes. Un travail qui n’était pas des plus simples, puisqu’il fallait passer par tous les répertoires pour faire un choix de groupes,
de poésies, d’instruments traditionnels, faire plusieurs répétitions, puis réaliser des enregistrements dans les normes professionnelles. «Les musicologues se sont occupés du volet musical. Pour la poésie, nous avons fait appel à M. Moujahid, un connaisseur en la matière, pour le choix des morceaux les plus anciens, évoquant en général l’amour, la nostalgie, les chameaux… Toute une mémoire en relation avec l’environnement sahraoui». Cette mémoire de la société bédouine est un moyen d’expression créatif que le CES tient à préserver, transmettre et diffuser.
Cette première anthologie de la musique hassanie offre, ainsi, à écouter l’essentiel de la tradition musicale du Maroc saharien où sont mis en relief la poésie, la mélodie hassanie et les instruments de musique typiques, notamment «Tidnit», «Nifara» et «zouzâya», «ardine», «Tbetl» et «guedra». Sans oublier les créations d’un patrimoine maure riche, transmis et chanté par des générations successives de musiciens. Une sélection significative de chants anciens et modernes qui représentent la palette modale, rythmique et thématique du chant Hassani, et ce, à travers cinq groupes de musique hassanie chantant des «achwar» et des «amdah» (chants sacrés) qui prônent la sauvegarde et la valorisation de cette richesse civilisationnelle. «Mais, il n’en reste pas moins que cette démarche ne peut donner ses fruits sans un programme efficace de promotion par le biais de festivals, d’émissions audiovisuelles et de rencontres culturelles et artistiques. C’est la seconde étape à laquelle nous passons pour promouvoir et perpétuer cette tradition ancestrale», conclut Rahal Boubrik.
