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Le bruit gâche la vie des Casablancais

● Des restaurants transformés en bars ou en lieux de fêtes tardives nuisent à la tranquillité des citoyens.
● Les perturbateurs ne respectent pas la loi et récidivent bien souvent.

Le bruit gâche la vie des Casablancais
Le bruit se mesure en décibels (dB) et peut être perçu comme intense à partir de 70 dB.

La moitié des personnes habitant dans des villes se déclare gênée par le bruit, que ce soit ceux des voitures, des compresseurs frigorifiques, des boîtes de nuit, des ateliers, des garagesou des fêtes… et la liste est longue.
Ces désagréments, les habitants de la rue «Abou Faraj Al Asbahani», au quartier Racine, les connaissent très bien. «Les locataires d’un restaurant qui s’est transformé en bar, dans un quartier résidentiel, perturbent la quiétude des habitants par les bruits incessants et insupportables, par la forte sonorité de la musique, ainsi que par les clients qui sortent parler au téléphone bruyamment ou entre eux, dans la rue, en consommant les boissons alcoolisées à l’extérieur», indiquent-ils dans une réclamation adressée au président de l’arrondissement Casa Mâarif. Une recherche du médecin français docteur Jean-Marie Cohen a confirmé l’existence de liens statistiques entre l’exposition prolongée au bruit et les troubles du sommeil, l’augmentation de la pression artérielle et les états anxieux : «A chaque bruit, notre corps stimule des systèmes de défense. Même si nous avons l’impression de nous adapter et d’oublier la gêne, des changements physiologiques se produisent».

Des espaces de fête
déguisés
Selon des syndics des résidences installées dans ce quartier, «le local en question aurait été loué sans autorisation pour en faire un bar provoquant des nuisances sonores à cause de la musique très forte, à laquelle s’ajoutent les disputes entre clients ivres qui dégénèrent en rixes». Les habitants dérangés par le bruit sont passés des discussions à l’amiable aux querelles. Ils affirment qu’ils sont au bord de la dépression. En outre, leurs biens sont saccagés par quelques clients ivres. Mais de son côté, Yasmine, qui habite à proximité, s’étonne, car elle passe souvent à côté et ne remarque pas de bruit particulièrement dérangeant dans la rue. D’ailleurs, on n’entend même pas la musique et la clientèle, habituée des lieux sélect et qui se tient plutôt bien.
Rappelons qu’en cas de nuisances sonores, les riverains ont le droit de faire appel à la police, à condition d’en avoir les preuves. Toutefois, les perturbateurs récidivent après le départ de la patrouille de police, sachant que la loi est claire sur ce point : les responsables du tapage nocturne et auteurs de bruit dépassant les inconvénients tolérables par le voisinage peuvent être poursuivis et condamnés à une contravention.
Des responsables de la ville confirment également que les infractions en matière de nuisance sonore sont bel et bien sanctionnées. Les activités causant du bruit sont interdites durant les dimanches et le soir après 21 h. Ces consignes sont normalement communiquées au moment de l’attribution de l’autorisation pour entamer un chantier ou des travaux de réparation. Pour ouvrir un café ou un restaurant, le propriétaire doit également avoir le consentement des voisins. Ces derniers peuvent contester l’installation d’un tel projet à proximité de chez eux. Néanmoins, beaucoup d’investisseurs omettent ce «détail». Pis, ils transforment les soi-disant restaurants en espaces de fête. Mais, ces espaces peuvent être fermés et leurs autorisations tomber sous l’effet de pratiques peu louables et singulières. «À cause de l’incohérence des autorisations données dans certains quartiers résidentiels, les biens immobiliers et les commerces perdent de leur valeur initiale», explique un habitant à la rue Abou Faraj Al Asbahani.

Législation
Selon l’article 2 de la loi n° 11-03 relative à la protection et à la mise en valeur de l’environnement, «est passible d’une amende de 1 000 à 20 000 dirhams toute personne responsable d’une pollution et qui néglige volontairement d’informer les autorités concernées de l’émission accidentelle et grave de produits polluants.
En cas de récidive, le maximum de la peine est porté au double ; en outre, le contrevenant peut être condamné à l’emprisonnement de un jour à un mois». Cette même loi définit les produits et facteurs polluants : tout produit solide, liquide ou gazeux, bruit, radiations, chaleur ou vibrations sonores résultant des activités humaines et susceptibles, directement ou indirectement, de polluer l’environnement ou de favoriser sa dégradation.

Ce texte de loi indique également que les bruits et les vibrations sonores, quelles qu’en soient l’origine et la nature, susceptibles de causer une gêne pour le voisinage, de nuire à la santé de l’homme ou de porter atteinte à l’environnement en général, notamment lors de l’exercice des activités de production, de services, de mise en marche de machines et de matériels et d’utilisation d’alarmes et des haut-parleurs, doivent être supprimés ou réduits conformément aux dispositions législatives et réglementaires prises en application de la présente loi. Ces dispositions fixent les valeurs limites sonores admises, les cas et les conditions où toute vibration ou tout bruit est interdit ainsi que les systèmes de mesure et les moyens de contrôle. Il suffit alors d’appliquer la loi pour garantir la tranquillité des citoyens.

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