Les citoyens sont appelés à la vigilance afin d’éviter tout comportement pouvant provoquer des incendies de forêt parce que le risque de ces derniers sera très élevé durant cet été. C’est du moins ce qu’a déclaré Abdelaadim El Hafi, le Haut commissaire aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification lors d’une réunion de la commission chargée de la mise en œuvre du Plan directeur de prévention et de lutte contre les incendies de forêt.
«La forêt marocaine compte parmi les forêts méditerranéennes les plus exposées au risque d’incendie. Ce risque augmente durant les années marquées par de fortes précipitations, où pullulent les herbes facilement inflammables», a expliqué El Hafi et de relever «la faiblesse des superficies incendiées au Maroc en 2012, en comparaison avec les autres pays du pourtour méditerranéen, est imputée à l’efficacité des mesures de prévention et de lutte prises par les différents intervenants. Ces derniers travaillent dans le cadre du plan directeur de prévention et de lutte contre les incendies de forêt qui s’articule autour de trois composantes, à savoir la prévention et la sensibilisation, la détection et l’alerte, ainsi que la lutte post-incendie». En effet, le Haut commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification (HCEFLCD) travaille en partenariat avec la Protection civile, la Gendarmerie royale, les Forces armées royales, les Forces auxiliaires, les autorités locales, le ministère de l’Équipement et du transport, ainsi que l’Office nationale des aéroports.
D’un autre côté, El Hafi a précisé que le Royaume a acquis, durant la dernière décennie, une grande expertise en matière de coordination et de réactivité face aux incendies, en indiquant que 90% des incendies déclarés de 2012 ont été maîtrisés avec l’efficacité et la célérité requises. Ainsi, la superficie endommagée par chacun de ces incendies n’a pas dépassé 5 ha, à l’exception de trois incendies qui ont ravagé plus de 4 100 ha (soit 62% du total des superficies incendiées), au niveau de Nador, Tanger et Larache.
Rappelons à cette occasion que le HCEFLCD a enregistré 484 incendies en 2012, soit près de 6 700 ha endommagés, notamment dans le Rif (45%) et l’Oriental, dont 90% causés par l’action de l’homme. Enfin, El Hafi a fait savoir que le programme de lutte contre les incendies de forêt pour 2013 prévoit la création d’un centre spécialisé dans la détection et la lutte contre ce fléau, ainsi que la mise en place d’une nouvelle stratégie d’intervention marquée par le renforcement des équipements logistiques et l’intensification des opérations de contrôle. Aussi, parmi les moyens de lutte post-incendie, le HCEFLCD a mis en place un plan de reboisement qui s’inscrit dans le cadre de son programme décennal 2005-2014. Ce plan a permis la plantation de près de 206 000 ha de 2005 à 2010, de 48 000 ha en 2011, mais surtout 50 000 ha vont être reboisés entre 2012-2013, pour atteindre l’objectif fixé de 500 000 ha d’ici 2014.
Par ailleurs, les services forestiers ont organisé récemment à Skhirat une journée sur le thème «La gestion du patrimoine forestier dans le contexte de la régionalisation avancée», pour célébrer leurs cent ans d’existence. La journée a été l’occasion pour les participants, représentants gouvernementaux, opérateurs économiques, associations professionnelles à vocation environnementale, universitaires et autres, d’appréhender l’importance de l’action du Haut commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification qui a à charge de conserver, développer, promouvoir les ressources forestières et valoriser leurs multiples produits, services et avantages. Cette célébration était également l’occasion de signer un grand nombre de conventions, dont une avec l’Union européenne, un programme d’appui budgétaire de l’ordre de 37 millions d’euros pour soutenir la politique forestière du Royaume. Ce programme d’appui, jugé novateur par les deux parties, dans la mesure où il constituera la première expérience au monde d’appui budgétaire de l’UE en soutien à la politique forestière d’un pays partenaire. Outre la convention avec l’UE, le Maroc a signé une convention-cadre tripartite (ministère de l’Intérieur, ministère de l’Habitat, de l’urbanisme et de la politique de la ville et Haut-commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification) relative aux forêts urbaines et périurbaines, qui a pour objectif de développer le rôle social de ces espaces forestiers, d’augmenter la superficie des espaces verts en milieu urbain et de sensibiliser les visiteurs et acteurs au rôle des forêts urbaines et périurbaines.
