Ce modèle «s’intègre très logiquement dans le programme de régionalisation avancée proposé à l’échelle du Royaume qui, lui, s’inscrit dans la logique du développement économique et social de cette région et non l’inverse», a déclaré à la MAP l’universitaire français.
Ce plan, dont une esquisse a été présentée la semaine dernière à S.M. le Roi Mohammed VI par le Conseil économique, social et environnemental (CESE), prévoit d’apporter des réponses aux questions structurantes qui handicapent le développement actuel des provinces du Sud et qui concernent les volets économique, social, culturel, environnemental, de développement humain, d’aménagement du territoire et de gouvernance. Pour le Pr Védie, ce modèle trouve sa pertinence dans la nécessité de «donner plus d’autonomie au processus de développement en créant les conditions de l’émergence d’un système productif et de sa pérennisation, respectant la tradition et le savoir-faire local comme on l’a déjà fait avec les villages de pêche». Toutefois, estime-t-il, si la pratique de la régionalisation devrait permettre de mettre fin à bon nombre de problèmes rencontrés, en rapprochant la prise de décision de celles et ceux auxquels elle est destinée et en en réduisant le temps de réalisation, pour autant «elle ne saurait à elle seule résoudre tous les problèmes». Ainsi, «la spécificité de ces territoires tout en longueur, immenses et peu peuplés rendra toujours nécessaire l’engagement d’un pouvoir central sans lequel rien n’aurait pu compenser», explique ce professeur au groupe HEC.
En fin connaisseur du Sahara marocain, M. Védie a tenu à rappeler quelle était la situation de cette région en 1975 et de la comparer avec celle de 2013. «En 1975, les seuls vestiges étaient les bâtiments militaires et rien d’autre. Ni eau, ni électricité, pas davantage de routes, des communications difficiles, etc.», a-t-il dit. Aussi, souligne-t-il, c’est un effort «considérable», sur le plan financier et humain qui va être réalisé. «De l’eau pour tous et toutes, de l’électricité partout, un maillage généralisé des territoires, dans le domaine spatial, routier, portuaire et aéroportuaire...»
