Connexion
Il est 19 h 25, Malika, une jeune maman casablancaise et cadre dans une compagnie d’assurance, est en train de préparer ses deux enfants pour sortir prendre le ftour dans un restaurant au bord de la mer. Mouad, le papa, s’impatiente, il ne reste que 20 minutes avant l’appel à la prière d’Al Maghrib, il faut se dépêcher. «Pendant ces deux premières semaines du mois de ramadan, nous avons rompu le jeûne quatre ou cinq fois dans des restaurants différents. Cela change de l’ambiance habituelle à la maison», confie-t-il. «On aime bien rompre le jeûne de temps en temps, dans un restaurant ou un hôtel avec les enfants pour briser la routine. Ces lieux proposent des menus très variés, une ambiance chaleureuse et à des prix convenables. En plus, je ne stresse pas pour la préparation de la table du ftour et il n’y a pas de vaisselle après, alors pourquoi s’en priver ?» ajoute Malika.
La famille de Mouad et Malika n’est pas un cas unique. Bien au contraire. Rompre le jeûne à l’extérieur est la tendance depuis quelques années. De jeunes couples, des amis et collègues de travail et même des familles, s’offrent au moins une fois par mois, un ftour dans un restaurant ou un hôtel. Les Marocains sont de plus en plus tentés de vivre cette expérience. C’est compréhensible. En effet, ces lieux ne manquent pas d’ingéniosité pour attirer de plus en plus de clients. Des menus variés, des buffets aux saveurs du monde entier, de la musique andalouse, dans la majorité des cas, une ambiance intime et chaleureuse et des prix pour toutes les bourses qui peuvent aller de 60 à 500 DH. «À la maison, après la première semaine du jeûne, la routine s’installe et on ne sait plus quoi manger.
C’est pourquoi je préfère rompre le jeûne à l’extérieur avec mes amis. Nous avons essayé plusieurs restaurants de la ville. C’est une expérience géniale. Chacun propose un menu différent. Nous avons donc eu l’occasion de goûter un ftour à saveur marocaine, asiatique, orientale, italienne…», raconte Jihane, 26 ans. Pendant ce mois sacré, restaurants et hôtels font tout pour attirer plus de monde chaque jour. Résultat : les clients sont toujours enchantés par l’ambiance, et n’hésitent pas de renouveler l’expérience à chaque occasion et dans des endroits différents. «Durant ces dernières années, nous ne chômons plus pendant le mois de ramadan. Au contraire, nous sommes toujours débordés, c’est pourquoi il faut réserver un à deux jours à l’avance. Nous recevons beaucoup de gens (des familles, des jeunes couples, des groupes d’amis) qui viennent rompre le jeûne dans une ambiance zen. Nous avons également l’habitude de recevoir des demandes de réservation de tables de ftour pour les employés d’entreprises», affirme Hanâa, responsable de communication d’un grand hôtel à Casablanca.
Par ailleurs, ce qui encourage encore plus les gens à opter pour les ftours «externes», ce sont les multiples offres promotionnelles disponibles sur le web, essentiellement les sites de deals. Nombreuses sont les personnes qui trouvent qu’il est difficile de résister aux offres alléchantes des divers restaurants et hôtels, surtout que la description des menus et de l’ambiance de chaque endroit est faite d’une manière très attirante. «Les gens aiment de plus en plus vivre de nouvelles expériences nutritionnelles.
Le ramadan ne fait pas exception. Nous savons aujourd’hui, par expérience, que presque toutes les offres que nous proposerons sur notre site auront le succès que nous espérons. Il faut avouer que nous sommes une société qui aime “la bonne bouffe”.La nourriture fait partie intégrante de notre façon de vivre», souligne le responsable d’un site web. Toutefois, il existe certaines personnes qui tiennent à leurs mœurs et ne peuvent en aucun cas prendre le ftour à l’extérieur de la maison. «Le ftour est un rituel sacré. C’est le moment où toute la famille se réunit pour partager le repas et remercier Dieu pour Sa grâce. Je ne comprends pas comment certaines personnes rompent le jeûne ailleurs qu’à la maison, et ne s’amusent pas à préparer ce repas ensemble et le déguster en famille», fustige Amina, femme au foyer, la cinquantaine dépassée.
