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Amir Al Mouminine, préside la septième causerie religieuse du mois de Ramadan

Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine, que Dieu l'assiste, accompagné de S.A.R. le Prince Moulay Rachid et de S.A. le Prince Moulay Ismaïl, a présidé, dimanche au Palais royal de Rabat, la septième causerie religieuse de la série des causeries hassaniennes du mois sacré du Ramadan.

Amir Al Mouminine, préside la septième causerie religieuse du mois de Ramadan

 Cette causerie a été animée par Taoufiq Al Ghalabzouri, membre du conseil des oulémas de Mdiq-Fnideq sous le thème : «les critères fondamentaux de rationalisation de la fatwa contemporaine», partant de la Parole divine dans le Saint Coran : «Ne dites pas au gré de vos caprices : ceci est licite, et cela est illicite, en attribuant ainsi à Dieu des mensonges. En vérité, ceux qui attribuent des mensonges à Dieu ne connaîtront jamais le bonheur».
Le conférencier a commencé par souligner l'importance de la «fatwa» (avis sollicité auprès d'un ou plusieurs oulémas pour baser sa conduite sur une question religieuse donnée), ajoutant qu'elle a le mérite d'instruire les membres de la communauté sur différentes questions qui se posent à eux en rapport avec la religion, et ce, en référence aux prescriptions du Saint Coran et de la sounna magnanime du Prophète.

Il a fait observer, à cet égard, que le domaine de la fatwa a pris aujourd'hui une place saillante, eu égard à plusieurs facteurs, en particulier à notre époque marquée par l'explosion numérique et la brèche qui a été ainsi ouverte à nombre de pseudo-oulémas qui ont fait de la «fatwa» une sorte de fonds de commerce et un créneau pour se tailler une notoriété dans le domaine religieux, alors qu'ils sont dépourvus des qualités requises par les règles canoniques pour s'y adonner. Il en est résulté, a-t-il dit, une prolifération de «fatwas» insolites, anachroniques et déviantes, car ne respectant pas les règles les plus élémentaires consacrées dans les études de fikh et par la jurisprudence combien élaborée dans ce domaine.

Le Pr Taoufiq Al Ghalabzouri a énuméré dans la foulée plusieurs facteurs ayant favorisé la prolifération de fatwas inconsidérées, en rapport notamment avec la méconnaissance des sciences religieuses qualifiantes à une telle mission, l'ignorance par les auteurs des contingences contextuelles des gens et de la diversité de leur situation. En s'adonnant à cette mission, sans en référer aux règles qui la régissent, ces prétendants, a-t-il affirmé, méritent fort à propos le qualificatif d'«intrus» dans le domaine de la fatwa. Le conférencier a cité des exemples de fatwas qui renseignent sur la fatuité de leurs auteurs et qui n'ont d'autre objet que de faire sensation et de fournir matière à médiatisation, tant elles sont aux antipodes des règles consacrées par la charia et des repères de la sounna prophétique bénie. Il en va ainsi de toute fatwa qui prohibe quelque chose de licite, autorise quelque chose d'interdit, ou encore contrarie manifestement les finalités de la charia qui, par principe, s'accorde avec tout ce qui rejoint les intérêts des gens, pour autant que cela ne heurte pas une règle connue de la charia.

Pour lutter contre l'anarchie qui caractérise le domaine de la fatwa, le conférencier a préconisé d'abord de combattre ce qu'il a appelé «l'analphabétisme religieux» en diffusant à grande échelle les enseignements religieux afin de prémunir les gens contre les fatwas débridées. Il s'agit, en second lieu, pour les oulémas dûment qualifiés, de ne pas bouder ce domaine et d'occuper, au contraire, les devants, pour barrer la route aux prétendants et aux intrus. Dans la même finalité, il convient de réhabiliter le régime des «admissions» (Ijazat), en vertu duquel nul Alem ne peut prétendre à la maîtrise d'une discipline (en l'occurrence la fatwa) s'il n'est consacré par des sommités du domaine. Autre voie de solution pour verrouiller le domaine de la fatwa, elle consiste, pour le conférencier, en la création d'une faculté ou d'un institut spécialisé dans la formation de futurs «muftis» ainsi que l'institutionnalisation de la fatwa collective, comme cela est de mise au Maroc, afin d'éviter toutes sortes d'incartades et de déviations dans ce domaine.
De fait, les complications inhérentes à la vie moderne, outre le souci de préserver l'unité doctrinale de la nation et de veiller à un constant accompagnement des faits et des développements qui surviennent dans la vie de la communauté, rendent plus que nécessaire la mise en place d'une structure collective unique pour l'émission de fatwas, a-t-il plaidé.

C'est justement l'objet du dahir du 22 avril 2004, en vertu duquel S.M. le Roi, Amir Al Mouminine, a imparti aux «conseils des oulémas» la mission de rendre des fatwas de manière collective, de sorte à se départir de toute subjectivité ou de tout hermétisme et à avoir en vue les nobles objectifs de la charia, soucieuse de faciliter les affaires des gens et de favoriser la modération et la ligne du juste milieu.
Au terme de cette causerie, S.M. le Roi a été salué par Yaacoub Traoré, ministre des Affaires religieuse du Mali, Said Hibatallah Kamelev, directeur de l'Institut de la civilisation islamique à Moscou, Acharif Ibrahim Abdallah Ali Al hassani Al Sormani, un des oulémas de Somalie, Mohamed Mamoune Fadel Mbeki, prédicateur de la Tarika Mouride, Saleho Nday, un des oulémas de la République centrafricaine et Mohamed El Hafid Ould Salek, Alem et poète de la famille Alaouite (Mauritanie).

Le Souverain a été également salué par Mohamed El hafid Al Nahoui, président de Rassemblement culturel islamique en Mauritanie, Abdelhaq Borno Kidroni, directeur du Centre d'astronomie de Lyon, Ahmed Omar Javikia, vice-doyen de l'Université islamique de Thaïlande, Abdelaziz Ben Mohamed Ben Saleh Al Aoudi, un des oulémas du Sultanat d'Oman, Ismail Osni Ossa, président du Conseil supérieur des affaires islamiques au Gabon, Ahmed Tchornodrami, président du Conseil supérieur des affaires islamiques en Gambie, Abderrahim Chiit Tani, directeur du Centre des langues, de traduction et de gestion à Cotonou (Bénin). 

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