M. Saidani, dont le nom était cité avec insistance ces derniers jours comme grand favori, était l'unique candidat à ce poste, resté vacant depuis le retrait de confiance, en janvier dernier, de Abdelaziz Belkhadem, ex-ministre d'État, au terme d'un vote à bulletins secrets des membres du comité central.
Né le 17 avril 1950 à Tunis, Amar Saidani, coordonnateur général des comités de soutien au programme du Président de la République, a occupé plusieurs postes politiques et syndicalistes, notamment député à plusieurs reprises et membre du comité exécutif national de l'Union générale des travailleurs algériens. Il connaîtra l'apogée de sa carrière en 2004 après son élection à la présidence de l'ANP, pour un mandat de trois ans.
Plus de 270 sur les 340 membres du comité central du FLN étaient présents à l'actuelle session, qui a été précédée d'une véritable bataille juridico-médiatique entre les partisans et les opposants de la convocation d'une telle réunion. Alors que le Conseil d'État, la plus haute juridiction administrative en Algérie, a ordonné, la veille dans l'après-midi, l'annulation de l'autorisation accordée pour la tenue de cette réunion, un tribunal de la capitale a autorisé, jeudi matin, la reprise des travaux de la sixième session du comité central, qui avait vu la destitution de M. Belkhadem de la présidence du «vieux» parti.
Il y a une semaine, le ministre de l'Intérieur Daho Ould Kablia avait confirmé la délivrance d'une autorisation aux initiateurs de la session du Comité central, expliquant qu'une session de cet organe est convoquée soit par le secrétaire général du parti soit par les deux tiers des membres du comité.
Dans une mise au point, l'actuel coordonnateur du bureau politique du FLN, Abderrahmane Belayat, chef de file des opposants, avait estimé que seul le coordonnateur est «habilité» à convoquer une réunion du comité central, conformément à l'article 9 de son règlement intérieur. Rappelons que cette septième session de l'instance a été précédée d'un véritable bras de fer entre les partisans et les opposants de la programmation d'une telle réunion. Les deux camps se sont livré une première bataille autour de la partie habilitée à convoquer le comité central.
Une fois ce litige juridique surmonté, les deux courants sont entrés dans une nouvelle polémique autour du lieu du conclave. Après moult tractations, un accord s'est dégagé autour de la nécessité d'aller à cette échéance en rangs serrés pour éviter une nouvelle division du vieux parti, à quelques mois de l'élection présidentielle prévue en principe au printemps 2014.
L'ex-patron du FLN, Abdelaziz Belkhadem, qui a affirmé ne pas être candidat à sa propre succession, s'est dit triste de voir des «schismes se développer (...) comme une molécule, chaque fois qu'elle grossit, se divise en deux», pointant du doigt «la rigidité des positions basées sur un entêtement stérile».
L'ex-ministre d'État, représentant personnel du chef de l'État, et ancien chef de la diplomatie algérienne a été destitué le 31 janvier dernier de la présidence du FLN, au terme d'un vote à bulletins secrets des membres du comité central du parti au pouvoir depuis l'indépendance du pays en 1962.
Alors que les deux courants se disputaient la légalité de la tenue de la réunion du comité central, le ministre de l'Intérieur avait confirmé, jeudi dernier, la tenue de cette session, expliquant qu'une session de cet organe est convoquée soit par le secrétaire général du parti soit par les deux tiers des membres du comité. «Dans la situation actuelle du FLN qui ne dispose pas de secrétaire général, c'est aux deux tiers des membres du comité central de convoquer cette réunion», avait-il argumenté.
