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Après plus de 63 ans à la Bourse de Casablanca, la Société chérifienne d’engrais et de produits chimiques (SCE) s’apprête à la quitter. Le Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM) a déclaré recevable le projet d’offre publique de retrait (OPR), déposé le 15 août sur ses titres, à l’initiative de son principal actionnaire Holichem. Le ministre de l’Économie et des Finances n’a pas non plus manifesté d’objection au regard des intérêts stratégiques nationaux. «Cette OPR vise à offrir une opportunité aux actionnaires minoritaires de se retirer du capital de la société préalablement à la radiation de ses titres», explique son initiateur. Elle porte sur l’acquisition de 46 660 actions, soit 7,57% du capital, au prix unitaire de 395 DH.
Holichem s'engage à acquérir de manière ferme et irrévocable la totalité des actions apportées à l’OPR par les actionnaires de la SCE. L’évaluation des titres, objet de l’offre publique, a été effectuée par le cabinet Mazars Audit & Conseil. Elle s’est basée sur trois méthodes : l’actualisation des flux futurs (DCF), la méthode patrimoniale et la moyenne des cours boursiers. Des méthodes qui relèvent, selon le CDVM, de critères d’évaluation objectifs, significatifs et multiples. De même, ajoute le gendarme de la Bourse, ces critères sont pertinents et usuellement retenus, et correspondent aux caractéristiques de la société visée.
Le calendrier définitif de l’opération de retrait des titres et de radiation de la société sera fixé ultérieurement. Il doit être préalablement validé par la Bourse de Casablanca. En attendant, la cotation de la valeur SCE, suspendue à compter du 16 août, a repris hier.
Faible liquidité
Pourquoi cette radiation ? Holichem précise : «la cotation de la SCE résulte d’une situation historique et ne répond pas à un besoin stratégique de la société». En outre, ajoute-t-elle, «l’action SCE souffre d’un manque de liquidité associé à une faible visibilité au sein de la cote de la Bourse de Casablanca eu égard à la faible couverture du titre par les analystes financiers». C’est pratiquement les mêmes raisons évoquées par Brasseries du Maroc quand elle a lancé, au début de cette année, une offre publique de retrait sur sa filiale Branoma. En 2012, la Société chérifienne d’engrais et de produits chimiques (SCE) a réalisé un chiffre d’affaires de 335,8 millions de dirhams, contre 252,4 millions une année auparavant. Mais le chiffre d’affaires global réalisé par la société et ses filiales a dépassé de loin ce niveau. Il a atteint 1,059 milliard de DH, contre 828 millions de DH en 2011.
Le résultat d’exploitation de la SCE s’est situé à 22,1 millions de DH à fin 2012 après 24,1 millions l'exercice précédent. Son résultat net, prenant en compte un résultat financier de 24,7 millions et un résultat non courant de 3,7 millions, s’est établi à 42,2 millions de DH. Ce qui a permis d’accorder un dividende brut de 15 dirhams par action au titre de l’exercice 2012. Rappelons que la SCE est une entreprise industrielle qui opère dans les secteurs de la chimie et de l'agriculture. Elle fournit des produits servant de matières premières pour des secteurs tels que les détergents, la peinture, le bois, le traitement de l'eau, la céramique et la nourriture. SCE Group dispose, lit-on sur son site web, de deux filiales qui ont étendu ses champs d'intervention. Il s’agit d’Agri Trade Maroc, spécialisée dans la commercialisation des engrais, des semences et des pesticides, et de Lorilleux Maroc, spécialisée dans les encres et vernis.
