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Quel destin après la promulgation de la loi ?

Les faits : Le texte de la loi 56-12 relative à la «prévention et à la protection des personnes contre les dangers de chiens» a été finalement publié le 15 août dernier au Bulletin officiel. Pourtant les maîtres de chiens dits dangereux semblent n’accorder aucune importance à cette loi.

Nombreuses sont les personnes qui ont été victimes d’agressions par des chiens dangereux comme les pitbulls, les rottweiler, les staffs… il s'agirait d'une nouvelle forme de criminalité, mettant en objet des chiens à l'agressivité démesurée, utilisés par des personnes irresponsables ou même des malfaiteurs pour agresser les passants ou encore organiser des combats entre eux afin d'attirer les parieurs et gagner de l'argent. La situation s'est aggravée avec la multiplication des décès dus à la rage canine, du fait qu'on signale annuellement 50 000 cas de morsures de chiens, ce qui constitue une charge supplémentaire pour les finances locales. C’est pourquoi une loi 56-12 relative à la «prévention et à la protection des personnes contre les dangers de chiens» a été promulguée dernièrement. Le texte a été publié le 15 août dernier au Bulletin officiel. Il ne manque plus que la promulgation des «textes réglementaires» pour qu'elle soit appliquée.

Pourtant, la promulgation de cette loi n’a pas empêché les propriétaires de ces chiens dangereux de garder leurs animaux de compagnie, bien que souvent ceci s'avère dangereux. La semaine dernière, par exemple, à Béni Mellal, lorsque trois adolescents accompagnés d'un dangereux Pitbull s’amusaient à le lancer derrière un chat, ce dernier dans sa fuite, pénétra dans un hammam pour femmes. À ses trousses, le Pitbull fit de même et investit les lieux provoquant la terreur chez les nombreuses clientes qui y étaient. Heureusement, il n’y a pas eu de dégâts ni de victimes.

Ignorer la loi

Malgré l’existence de la loi 56-12, les pitbulls, les rottweilers ou autres chiens dangereux se baladent chaque jour tranquillement avec leurs maîtres dans la rue. En effet, cette loi ne fait pas l’unanimité. Se sentant offensés, les maîtres de chiens ont décidé tout simplement de la négliger. Du coup, ils refusent catégoriquement de se séparer de leurs animaux pour les remettre aux services communaux qui les abattront après expiration du délai de la surveillance vétérinaire. «Cette loi est un véritable désastre pour tous les chiens. Personnellement, je ne livrerai jamais mon pitbull (Rex) aux autorités pour qu'il soit abattu. C'est quelque chose d'inimaginable pour moi. Rex n'est pas seulement un chien, je l’aime beaucoup, je le considère comme un membre de la famille. C’est comme un fils pour moi. Qui peut sacrifier son enfant et le livrer à d’autres personnes pour qu’ils le tuent ?» fustige Mouad, propriétaire d’un pitbull âgé de sept ans. «Par contre, je suis d’accord concernant certains points stipulés dans cette loi.

Il s’agit de la vaccination obligatoire des animaux domestiques, l’interdiction des combats de chiens, et la réglementation de l'élevage», poursuit-il.
Les maîtres de ces chiens dits dangereux ne cessent aussi de répéter que seule l'éducation qui est donnée à l’animal peut rendre un chien dangereux ou inoffensif. «Les chiens jugés dangereux, comme les pitbulls, les rottweilers… ont aussi un côté câlin comme tous les autres animaux. Il ne faut pas se fier uniquement à leur apparence qui peut faire peur. Ma chienne, par exemple, est exceptionnelle, douce, compréhensive… il faut comprendre que ce ne sont pas les chiens qui sont responsables de cette escalade de violence, mais les maîtres. Oui ! Une réglementation doit être faite pour qu'uniquement les personnes équilibrées aient le droit d'adopter des chiens de ce type», affirme Samira, propriétaire d’une rott de quatre ans. 

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