C’est aujourd’hui, mercredi 27 novembre, que la Fédération de l’énergie de la CGEM organise à Casablanca une conférence-débat sur la transition énergétique au Maroc. Solaire, éolien, gaz naturel, exploration/production pétrolière & gazière, efficacité énergétique, régulation, infrastructures de l’électricité… tout sera débattu lors de cette journée à laquelle participent plus de 300 personnes. Ce sont essentiellement des experts nationaux et internationaux, des représentants des institutions politiques, de la CGEM, des entreprises publiques et privées du secteur de l’énergie, des associations, des universités et de la société civile. L’événement a pour objectif de discuter de l’itinéraire à emprunter pour atteindre un mix énergétique optimal à l’horizon 2030, voire 2050. Il s'agit ainsi d'analyser l’offre et la demande en énergie à long terme, ainsi que la place des énergies renouvelables, du gaz naturel, mais aussi du nucléaire dans le panier énergétique.
Le défi est que le pays dispose à cet horizon d’une énergie sûre, compétitive et respectueuse de l’environnement, selon Moulay Abdallah Alaoui, président de la Fédération de l’énergie. Selon lui, la transition énergétique est aujourd’hui une question majeure. La population marocaine devrait augmenter de 25% d’ici 2030 par rapport à 2010 au moment où la demande annuelle continuera de croître à hauteur de 8% annuellement. Lors de cet événement, le ministre de l’Énergie, Abdelkader Amara, fera le point sur la stratégie énergétique du Maroc, ses derniers développements et surtout les grands axes de sa vision pour l’accélération de cette stratégie. Selon le ministre de l’Énergie, des mines, de l’eau et de l’environnement, le secteur de l’énergie contribue à hauteur de 2% dans le PIB national, 24,5 milliards de DH dans les recettes fiscales, représente 8 milliards de DH d’investissements et assure 40 000 emplois (électricité et pétrole) à fin 2012. Sur ce plan, il faut souligner que les investissements étrangers ont plus que triplé en un an, atteignant 5,3 milliards, après 1,7 milliard en 2011.
Mais pour satisfaire ses besoins en énergie, le Maroc recourt essentiellement à l’importation (96%). D’ailleurs, la facture énergétique s’est élevée à 98 milliards de DH en 2012.
La facture énergétique pèse 13% dans le PIB à fin 2012 contre à peine 5,2% en 2001, selon le département des Finances. Les produits pétroliers ont été trop subventionnés en 2012 : 48 milliards de DH. La consommation nationale de l’énergie primaire est toujours en hausse. En 2012, le Maroc a consommé 17,7 millions de TEP, soit une hausse de 2,6%. Cette année, elle devrait atteindre plus de 18 millions de TEP, dont 60% sont des produits pétroliers. Notre pays est engagé, ces dernières années, dans un vaste programme énergétique avec un intérêt particulier pour les énergies renouvelables qui permettra d’assurer une indépendance relative aux combustibles liquides et de diversifier son bouquet énergétique.
L’année 2012 a été marquée par l’achèvement du Plan national d’actions prioritaires (PNAP) 2008-2012 qui a permis l’installation de 1 400 MW de capacité de production supplémentaire pour un budget d’investissement total de l’ordre de 14 milliards de DH, selon le ministère de l’Économie et des Finances. Sur le moyen terme, 2013-2026, la stratégie vise, d’une part, le développement du charbon propre comme source principale pour la production de base et le gaz de redevance pour la pointe et d’autre part, le développement du solaire et de l'éolien. Dans ce cadre, de grandes nouvelles capacités seront mises en place à l’horizon 2016 avec une montée en puissance du plan de développement des énergies renouvelables.
Ces capacités supplémentaires proviendront, notamment, des deux unités électriques à charbon propre d’une puissance de 350 MW chacune à Jorf Lasfar dont la mise en service est prévue en 2014, de la centrale de Safi d’une puissance de 660 MW, d’une unité de 350 MW à Jerada, de la centrale solaire d’Ouarzazate (500 MW) qui devrait être achevée à l’horizon 2016, de la centrale solaire de Ain Bani Mathar (400 MW), en plus de différents parcs éoliens qui totalisent une puissance de 720 MW permettant de porter la puissance installée à partir de différents parcs éoliens à 1 000 MW. Ces différents projets dont le montant d’investissement cumulé s’élève à 92,1 milliards de DH permettront, à l’horizon 2016, l’installation d’une nouvelle puissance de l’ordre de 4 540 MW, selon le département des Finances.
