L'affaire remonte à novembre 2010, lorsque la chaîne de TV espagnole, «Antena 3» avait diffusé une photo obtenue par l'intermédiaire du polisario, montrant les corps de quatre personnes sauvagement assassinées à Casablanca, d'une manière malintentionnée comme étant celle d'une famille sahraouie tuée par les forces de l'ordre lors des incidents du 8 novembre à Laâyoune. Cette photo prise 10 mois plutôt, le 26 janvier 2010 à Casablanca par les services de la police après qu'un déséquilibré mental eut sauvagement tué, dans leur appartement, quatre membres de sa famille, a été diffusée par la chaîne espagnole afin d'illustrer la prétendue violence de la police marocaine à l'égard des Sahraouis, a poursuivi cet ancien bâtonnier du barreau de Bruxelles.
Les proches des victimes, des Belges d'origine marocaine, confrontés à «cette horrible mise en scène» ont saisi le tribunal de Bruxelles qui a, dans un jugement rendu en juin 2012, estimé que Antena 3 a fait preuve d'«un comportement fautif et contraire à la déontologie journalistique en diffusant le reportage litigieux, sans avoir au préalable vérifié ses sources ainsi que l'origine et l'authenticité de la photo en question, qui plus est, diffusée à une heure de grande écoute». «Antenna 3 s'est, certes, inclinée après le jugement et a indemnisé les victimes sur le plan matériel», cependant, a déploré Me Legros, «l'obligation morale d'excuse n'a pas été respectée, et plus grave encore le reportage litigieux se poursuit puisqu'il est diffusé sur différents sites». Il y a lieu, pour l'avocat de la famille Rachidi, de «pointer du doigt les manipulateurs d'opinion qui parviennent à imposer leurs vues à d'importants médias».
Ces «manipulateurs doivent avoir une puissance politique impressionnante et inquiétante pour parvenir à faire dévier des journalistes professionnels de leur ligne de conduite traditionnelle», a-t-il regretté.
