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«Nous avons un besoin énorme en centres d’addictologie»

L’Association des psychiatres de la région Centre-Nord a organisé, les 8 et 9 novembre, le quatrième congrès de psychiatrie sur le thème : «les addictions, concepts, traitements et prévention». Les détails avec le Dr Rachid Aalouane, professeur agrégé, service de psychiatrie, Hôpital Ibn Al Hassan, CHU Hassan II et Faculté de médecine et de pharmacie de Fès, Université Mohammed Benabdellah.

«Nous avons un besoin énorme  en centres d’addictologie»
Dr Rachid Aalouane.

La Matin : Qu’est-ce qui a motivé le choix de la thématique sur «les addictions, concepts, traitements et prévention» ?
Rachid Aalouane : Le choix de ce thème est justifié par la prévalence élevée des conduites addictives dans notre pays.
L’enquête nationale de la santé mentale au Maroc a noté une prévalence de la dépendance de 2,8% au tabac, à l'alcool et aux drogues comme la cocaïne et l'héroïne. En plus, nous avons un besoin accru en centres d’addictologie et en personnel formé en matière de prise en charge des addictions.
Les addictions soulèvent le
problème des co-morbidités
avec d’autres pathologies psychiatriques, des complications psychiatriques et somatiques, ainsi que des difficultés de la prise en charge thérapeutique.

Et pourquoi la plupart des interventions portaient-elles sur les troubles chez l’enfant et l’adolescent ?
Le choix est justifié par l’usage de ces substances nocives, qui est de plus en plus fréquent, chez les adolescents. En plus, les addictions sont parfois associées à d’autres pathologies psychiatriques. D'où l’intérêt du dépistage précoce et du développement de stratégies de prévention des addictions chez l’enfant et l’adolescent.

Lors du Congrès, on a présenté les résultats d'une enquête sur les addictions en milieu scolaire à Fès-Boulemane. Quelle lecture faites-vous de ces résultats ?
Cette enquête portait sur 1 200 élèves. Elle étudiait la prévalence de l’usage de substances chez les enfants âgés de 8 à 14 ans, ainsi que la recherche d’une association avec les troubles anxieux et dépressifs.
L’étude a constaté une prévalence de tabagisme de 16% et de cannabis de 10%. L’usage de ces substances prédispose les enfants aux troubles psychiatriques, en particulier les troubles anxio-dépressifs. D’où l’intérêt des campagnes de sensibilisation dans les établissements scolaires.

Quels ont été les autres sujets débattus durant ce congrès ?
Nus avons ouvert le débat sur les différents aspects nosographiques, cliniques et thérapeutiques des conduites addictives, les modalités de la prévention, la vulnérabilité et bien d’autres sujets autour des addictions. La première journée a été consacrée aux ateliers de formation médicale continue, portant sur l’apport de la thérapie interpersonnelle et de la psychothérapie cognitivo-comportementale dans les addictions. Les travaux de la deuxième journée ont abordé, à travers des conférences plénières, les aspects cliniques et les traitements médicamenteux et psychothérapiques des conduites addictives.

Un projet de construction d’un centre d’addictologie a été lancé à l’hôpital Ibn Al Hassan. Où en est ce projet ?
Les travaux de construction du centre d’addictologie de l’hôpital Ibn Al Hassan-CHU Hassan II sont terminés et nous sommes en phase d’équipement. Notre structure hospitalière dispose d’un professeur en psychiatrie et d’une psychiatre qui sont formés en addictologie. La formation du personnel de l’hôpital en addictologie a été entamée depuis l’année dernière.
Le nouveau centre devrait assurer une prise en charge spécialisée des patients alcooliques et toxicomanes dans la région de Fès. En plus, il aura un grand apport en matière de formation en addictologie des médecins psychiatres, des psychologues et du personnel paramédical.

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