Menu
Search
Lundi 22 Décembre 2025
S'abonner
close
Lundi 22 Décembre 2025
Menu
Search

«Priorité à la santé mentale après les urgences»

L’Association marocaine d’appui, de lien et d’initiation des familles de personnes en souffrance psychique (AMALI) et l’Association marocaine des usagers de la psychiatrie (AMUP) organisent une marche le 6 octobre à Casablanca en marge de la Journée mondiale de la santé mentale célébrée le 10 octobre. Dans cet entretien, Naïma Trachen, présidente de l’association AMALI revient sur le sens de cette manifestation, les dernières statistiques sur la santé mentale au Maroc et la situation de la prise en charge des patients par le ministère de la Santé.

No Image

Le Matin : Vous prévoyez d'organiser une marche sur la santé mentale le 6 octobre prochain à Casablanca. Dans quel but ?
Naïma Trachen : les associations AMALI et AMUP ont décidé d'organiser cette marche pour combattre la stigmatisation des pathologies psychiatriques et améliorer leur prise en charge, particulièrement pour la schizophrénie qui fait tant souffrir les patients et leurs familles.

Pourquoi avez-vous opté pour la marche ?
Nous avons toujours célébré la Journée mondiale de la santé mentale par l'organisation de conférences ou des soirées de gala pour informer le public et les familles sur l'importance d'une meilleure prise en charge de la santé mentale. La grande retombée positive des manifestations fut le rassemblement des familles, lesquelles restent souvent isolées et stigmatisées autant que leurs proches malades. Nous avons opté pour une marche pour que l'impact soit plus important, nous continuons à recevoir des familles qui ont un proche en souffrance psychique toujours les mêmes plaintes.
Au centre psychiatrique universitaire Ibn Rochd, il n’y a jamais de place pour hospitaliser les patients en crise, les médicaments de nouvelles générations sont très chers surtout pour les populations démunies. À la sortie de l'hôpital, le malade retourne chez sa famille sans aucun accompagnement, alors que les pathologies
psychiatriques chroniques doivent être traitées par le volet biologique, mais aussi psychologique et social.

Peut-on avoir les dernières statistiques sur la santé mentale au Maroc ?
Les associations AMALI et AMUP se sont engagées surtout dans la schizophrénie, une maladie chronique complexe, qui touche 1% de la population mondiale, selon l’OMS, ce qui correspondrait à près de 340 000 cas au Maroc. 80% de ces personnes développent, sur le long terme, un handicap et se retrouvent sans emploi, marginalisées et rejetées par la société.

Selon vous, la problématique est-elle bien prise en charge par le ministère de la Santé ?
La grande problématique est la stigmatisation des pathologies psychiatriques, heureusement le ministre de la Santé a donné récemment la priorité à la santé mentale après les urgences. Ceci est un grand espoir pour qu’on puisse enfin améliorer la prise en charge de ces personnes et pour qu’on change notre regard sur ces maladies chroniques qui font souffrir plusieurs personnes et leurs familles dans notre pays.

Lisez nos e-Papers