Le Matin : Où en est le programme de préparation de l’équipe nationale U17, à quelques semaines du début de la Coupe du monde ?
Pim Verbeek : Après la fin du stage de préparation à Maâmora, nous avons une meilleure visibilité quant à la liste des 21 joueurs qui seront officiellement du voyage aux Émirats arabes unis. Ces joueurs seront connus au courant de la semaine prochaine. La blessure de Nabil Jaâdi, qui l’a empêché de s’entrainer avec ses coéquipiers pendant 3 semaines, semble se dissiper et j’irai moi-même en parler à son club (Anderlecht, ndlr), mais aussi à tout son entourage. C’est un joueur très important pour nous. Ce voyage sera aussi l’occasion d’évaluer l’état de Zakaria El Azzouzi, ménagé dernièrement pour une légère blessure. Ensuite, il faudra convaincre les familles et l’entourage des joueurs en général, comme par exemple Anas El Bouazzati (Borussia Dortmund), qui devra quitter l’école pour 4 semaines, ce qui n’est pas toujours évident.
Pouvez-vous nous parler de la préparation qui débutera le 7 octobre ?
Oui, en effet, nous allons entamer un stage de préparation aux Émirats arabes unis, dès le 7 octobre, qui sera riche en rencontres amicales, pour que les joueurs s’acclimatent au pays qui sera l’hôte de la compétition. J’ai une idée très claire de nos adversaires en amical, mais je préfère dévoiler le programme, en concertation avec la Fédération royale marocaine de football. Il reste cependant, quelques petits détails à régler, comme les billets d’avion, les écoles, les familles… Mais je peux vous dire que le calendrier est en majeure partie scellé.
Le Maroc affrontera, tour à tour, la Croatie, l’Ouzbékistan et le Panama. Que pensez-vous du groupe C ?
La Croatie est une solide équipe. On sait tous que le football européen est au sommet du monde. Les Croates ont raté de peu les demi-finales de l’Euro (éliminés par goal average défavorable, ndlr), ils font donc partie des 6 meilleures équipes du continent. L’Ouzbékistan est un groupe très fort physiquement. Lorsque j’officiais sur le banc de l’Australie, c’était toujours difficile d’affronter l’Ouzbékistan et cela s’applique à toutes les équipes nationales de ce pays. La disponibilité des joueurs, qui jouent quasiment tous dans le championnat local, peut être un atout pour cette équipe, championne d’Asie, rappelons-le.
Le Panama est l’équipe dont on connaît le moins de choses, à part le fait qu’il a été finaliste du championnat de la CONCACAF (fédération nord-américaine, ndlr). Il a perdu de justesse (0-1), face au Mexique, champion du monde en titre. Nous sommes dans une phase de collecte d’informations concernant ces équipes et avec le début des préparations et les matchs amicaux, nous en saurons un peu plus sur leur réel niveau.
Quels sont les objectifs fixés pour cette première participation à la Coupe du monde U17 ?
Honnêtement, nous avons de très bons joueurs, dotés d’une grande technicité et avec de l’organisation dans le jeu, mais aussi dans toute l’équipe, nous pouvons passer la phase de poule. De mon expérience personnelle, la phase de groupes est la plus importante, c’est là où l’on doit être le mieux préparé physiquement, mais aussi mentalement. Je suis optimiste, mais également réaliste. Ce sont des jeunes, qu’on devra encadrer de la meilleure façon.
Vous gardez de bonnes relations avec le football néerlandais et belge, que pensez-vous du «cas Bakkali» ?
C’est un excellent joueur, nous l’avions mentionné à la FRMF il y a 2 ans, nous avons eu un premier contact, puis un deuxième. Mais il y a plus d’une centaine de joueurs marocains en Europe et on fait du mieux qu’on peut pour les contacter tous. Pour revenir à Bakkali, j’estime que c’est un choix très difficile pour lui, dans la mesure où il peut choisir la Belgique, qui est presque qualifiée pour le Mondial, mais aussi le Maroc, malgré les pressions qu’il pourrait avoir de la part de son club, le PSV Eindhoven. C’est un choix très difficile, je peux juste dire qu’il ne l’a pas encore fait.
Et concernant Zakaria Labyad, qui vit une mauvaise période avec le Sporting,
Je ne connais pas les détails, mais je soupçonne le salaire élevé du joueur, comme le véritable souci du club avec lui. Je connais Labyad, c’est un joueur très correct, malgré son jeune âge, il n’a pas hésité à choisir le Maroc et il a voulu évoluer au Sporting pour parfaire son football. C’est injuste qu’on ne lui accorde pas une chance de montrer ce dont il est capable, surtout dans un championnat très suivi par les recruteurs des grandes écuries européennes.
