Le Matin : Quelles sont les raisons de la rupture de votre contrat avec le MAS ?
Tarik Sektioui : Honnêtement, je n’en connais pas les raisons. C’est une décision qui a été prise par le président, certainement sous la pression de certaines personnes, dont un agent de joueurs qui a tout fait pour nous déstabiliser.
Je ne suis qu’une victime de ses entourloupes, et ça, tout le monde le sait. Au moment où tout le groupe attendait un soutien du président sur le plan moral et financier, ce dernier a pris la décision de m’écarter.
Les résultats du MAS ont-ils été la principale cause de cette décision du président du club ?
Écoutez, il est vrai que nous n’avons récolté que huit points acquis en deux victoires, l'une lors du derby face au WAF et l'autre contre Chabab Al Houceima, et deux matchs nuls. Je pense que, à la lumière de la situation insupportable que nous avons vécue, c’est un bilan positif.
Quand j’ai pris en main l'équipe, le club a laissé partir les meilleurs joueurs et il n'a pas procédé aux recrutements que j’ai demandés. Ceux qui sont restés ont beaucoup souffert, car ils n’étaient pas payés, n’ont pas reçu leurs primes de signature, leurs loyers n’étaient pas réglés et les dirigeants étaient souvent absents. J’ai expliqué au comité que cette année serait une année de transition, le temps de mettre en place une équipe homogène, et ce n’est qu’à partir de la saison d’après qu’on pouvait penser à des objectifs, mais visiblement, le président n’en a pas tenu compte.
Comment les joueurs ont-ils réagi à cette décision ?
Mes joueurs, en dépit de toutes les tracasseries financières, sont restés fidèles aux entraînements et ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour défendre les couleurs du MAS. Je salue leur solidarité envers moi. Ils n’ont pas oublié que nous avons traversé cette crise ensemble et j’ai tout fait pour leur remonter le moral. Il y avait de bons rapports entre nous et j’ai même apprécié la réaction du public qui s’est solidarisé avec moi. Tout le monde a également été peiné par le départ de l’entraîneur des gardiens Kettami, un grand professionnel dont les compétences étaient reconnues. Moi, j’ai la conscience tranquille, j’ai fait proprement mon boulot, les joueurs aussi.
À qui incombe la responsabilité de cette crise ?
Tout le monde est responsable. Il y avait urgence pour enrayer la crise, mais personne n’a bougé le petit doigt. Que pouvions-nous faire avec un effectif aussi réduit et la présence d’intermédiaires qui n’ont pensé qu’à leur intérêt personnel et qui s’en sont mis plein les poches ? Ils n’avaient aucun intérêt à ce que je reste, car je n’ai jamais voulu participer à leur bizness. Je suis un enfant du club, c’est là où j’ai grandi et fait mes premières armes et je n’ai jamais voulu porter préjudice au MAS qui risque de tomber encore plus bas si l’entourage du club n’est pas assaini.
Quel est l’avenir de Tarik Sektioui ?
J’ai reçu quelques offres de club de l’élite, mais je préfère prendre un peu de recul, le temps de la réflexion. J’ai été moralement touché par ce départ auquel je ne m’attendais pas. Pour moi, c’est tout simplement de l’ingratitude après un travail laborieux de 5 mois.
