Jusqu'au 11 août, une exposition de photographies géantes sur l'histoire et la mémoire collective de Kénitra orne la place municipale de cette ville. Une initiative louable qui jette la lumière sur le passé glorieux de cette cité et fait revivre sa mémoire culturelle.
Ce projet ambitieux a vu le jour après deux longues années de recherches, de réflexions et d’études appropriées pour réussir ce coup de force qui remet en question certaines bavures enregistrées concernant la sauvegarde de l’héritage et du legs patrimonial laissés par le colonisateur après l’indépendance.
Mais, «Hélas, quel triste destin leur a été réservé, sachant qu’ils constituent légitimement autant notre patrimoine que notre mémoire collective», souligne le docteur Mustapha M’chiche El Alami, en faisant allusion tout particulièrement aux lieux de prières, d’infrastructures socio-économiques, culturels et sportifs, entre autres, ajoutant amèrement que «leur disparition ou leur abandon équivaut à une perte irremplaçable, d’une importance capitale laissant dans notre mémoire collective de profondes blessures indescriptibles… et donc, le but éventuel de cette exposition à ciel ouvert est de fouiner dans le passé de notre ville bien aimée dans l’espoir de le connaitre et de le comprendre à sa juste mesure, afin de le mettre au service de son avenir… car celui qui nie son passé, n’a aucune identité et n’a aucune ambition pour construire son avenir»
En effet, cette grande exposition fait voir des photos authentiques offrant aux visiteurs de nombreux exemples de cette perte ou de cet abandon de sites ou de constructions magnifiques très attractifs et qui font la réputation de la ville de Kénitra. Ainsi, mettre fin à toute cette infrastructure touristique et culturelle en voie de détérioration (ne serait-ce qu’en partie), c’est condamner en quelque sorte la mémoire collective d’un patrimoine historique et culturel de grande importance».
Signalons toutefois que certaines toiles en photos numériques grande nature ont illustré cette prestation de haute gamme, notamment celles de l’artiste peintre Ahmed Ben Yessef qui a peint la manifestation contre le colonisateur français ayant entrainé de nombreuses victimes, entre la Zaouia Tijania et la grande mosquée. Une autre toile datant du 7 mai 1911 relate, en revanche, l’exécution sur le champ de bataille d’un résistant, qualifié d’espion indigène par les troupes d’occupation française installées près de Kénitra.
