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Un patrimoine qui renaît de ses cendres

Les faits Du 13 au 16 août, Tanger et Asilah accueillent la septième édition du Festival Taktouka jabalia et les arts apparentés autour du thème : «Le patrimoine artistique jabali : un héritage enraciné».

Un patrimoine qui renaît de ses cendres
Les femmes sont malheureusement de plus en plus absentes dans la taktouka jabalia.

Tanger et Asilah accueilleront les richesses de la taktouka jabalia. Cet héritage, qui fait partie intégrante de la culture marocaine et du patrimoine musical national, sera remis en valeur à la ville du Détroit et à la ville des arts, le temps d’une manifestation culturelle dédiée à cet art. Il s’agit du Festival Taktouka jabalia et les arts apparentés qui s’apprête cette année à renouer avec le succès de ses précédentes éditions. Du 13 au 16 août, cet évènement célèbre son septième anniversaire. À cette occasion, l’Association Ajras pour le développement, la culture et les arts populaires, organisatrice de ce festival, ambitionne de mettre en lumière la taktouka jabalia, ses caractéristiques, ses spécificités et sa richesse.

Qui dit taktouka jabalia, dit un des arts populaires les plus importants à l’échelle nationale. Un art que plus d’un Marocain admire et qui se voit souvent confronté à l’usure du temps. Pis encore, aujourd’hui, cet art est plus que jamais menacé, malgré les efforts fournis par les différents intervenants dans le domaine de la sauvegarde et la promotion des arts populaires.

Le constat est affligeant : la taktouka jabalia et les arts apparentés sont en péril. La relève n’est plus assurée, les répertoires s’appauvrissent, les femmes sont de plus en plus absentes des troupes et les fabricants d’instruments de musique disparaissent l’un après l’autre. Pourtant, la taktouka jabalia est sans conteste un des piliers du patrimoine musical marocain. «Surnommé la "Aita Jabalia” par les pionniers et chercheurs, cet art comporte des modes d’expressions différents de ceux des autres “aitas” du point de vue de la langue, du sujet, du rythme, de l’interprétation et des instruments», souligne l’Association Ajras. À travers ce moussem des temps modernes dédié à cet art, les organisateurs ont la ferme volonté de participer à «enrichir le paysage culturel et artistique de la région Tanger-Tétouan en général et de la ville de Tanger en particulier et à s’intéresser au patrimoine artistique jabali, que ce soit dans le domaine de la recherche ou celui de la documentation», affirment-ils.

Cet engagement se justifie par la philosophie des folklores marocains et leur pluralité, mais aussi par les valeurs de respect, de modernité et d’art du partage que ceux-ci véhiculent, notamment la taktouka jabalia. Pourtant, cette dernière, comme toutes les traditions musicales populaires au Maroc, voit sa pérennité menacée par les défis de l’urbanisation et de la mondialisation d’une part, et la mutation que vit la société marocaine, d'autre part. Face à cette situation, le festival tente de sensibiliser les citoyens et les décideurs aux menaces qui pèsent sur ce patrimoine et d’agir pour revaloriser cet art fondateur de la culture marocaine. Pour cela, l’Association Ajras veut faire de cette septième édition une plaque tournante dans l’art de la taktouka jabalia. Elle s'intéressera tout d’abord à la relève, aux talents et aux jeunes potentialités de l’art jibali. Puis, il sera question aussi de rendre hommage aux figures de proue des arts jabalis. Et ce, en signe de reconnaissance pour les efforts entrepris par ces pionniers du genre à travers les décennies.

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