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Odile Bouhier capitalise les fondamentaux du roman noir

Les faits : La romancière française Odile Bouhier, Prix «La Griffe Noire», meilleur polar historique 2013, vient de donner une formation à l’écriture du scénario à l’École supérieure des arts visuels (ESAV) de Marrakech et à l’Académie régionale de l’enseignement fondamental de la ville ocre, ainsi qu’au lycée Akenssous d’Essaouira.

Odile Bouhier capitalise  les fondamentaux du roman noir
La romancière française Odile Bouhier, Prix «La Griffe Noire», meilleur polar historique 2013.

Décidément, les écrivains en herbe sont séduits par le polar et le roman noir. Dans ce sens, la Semaine du polar et du roman noir vient de prendre fin dans les villes de Marrakech et Essaouira. Initié par l’Institut français du Maroc, cet évènement, destiné aux amateurs de fiction, est l’occasion pour ceux-ci de découvrir l’art de la dramaturgie et les fondamentaux du scénario. Cette année, c’est la romancière française Odile Bouhier, Prix «La Griffe Noire», meilleur polar historique 2013, vient de donner une formation à l’écriture du scénario à l’École supérieure des arts visuels (ESAV) de Marrakech et à l’Académie régionale de l’enseignement fondamental de la ville ocre, ainsi qu’au lycée Akenssous d’Essaouira. «Je suis là pour initier à l'écriture de films, car c'est une écriture spécifique. Je n'ai pas la prétention d'apprendre en quelques heures à écrire un film, mais si mon expérience peut permettre à certains des élèves que je rencontre de mieux comprendre ce que sont la dramaturgie et la narration, c'est formidable», s’en réjouit Odile Bouhier. Les plus avancés, eux, ont plutôt reçu expertise et conseil pour développer leurs propres scénarios de courts métrages. Ainsi, la Semaine du polar et du roman noir a été une véritable réussite.

Voici ce qui est de nature à encourager d’autres à s’investir dans ce type de récit. Ce genre littéraire par excellence qui ne bénéficie cependant pas de toute la place qu’il mérite au Maroc.
À croire le critique littéraire Abdellah Baida, pour qui le genre noir, nouvelle et roman confondus, ne s’est pas encore frayé son chemin au Maroc. «Je pense que le roman noir ne s’est pas encore imposé au Maroc, contrairement à ce que prétendent certains articles qui circulent ici et là. Je reste sceptique, car nous n’avons pas des statistiques et des études suffisamment fiables», explique Abdellah Baida. Contrairement à cet état de fait, en France, le roman noir occupe une place prépondérante ! «70% des livres que vous trouvez dans une librairie sont des romans policiers», affirme Odile Bouhier, auteure d’une bonne série de romans noirs dont «La nuit, in extremis». Cependant, au Maroc, ce ne sont pas les initiatives qui manquent pour la mise en valeur de ce genre littéraire. Certaines expériences émergent, même si «nous sommes loin d’avoir une tradition de roman noir», ajoute le critique littéraire Abdellah Baida.

À prendre l’exemple du Concours annuel de la nouvelle noire initié par l’Institut français du Maroc et Marsam Éditions au profit des écrivains en herbe. De ce fait, le Concours de la nouvelle noire demeure une excellente initiative pour la promotion du genre auprès du public marocain. «Ceci pourrait inciter de jeunes “plumes” à produire dans ce genre et la publication des recueils encourage la diffusion et la lecture de ce type de récits.
Aussi bien le volume des textes que le caractère attrayant des intrigues peuvent inciter des gens, notamment les jeunes, à la lecture. Et tous les moyens sont bons pour mettre les livres entre les mains des Marocains», conclut-il. 


Questions à Odile Bouhier «Le roman noir occupe une place prépondérante dans le paysage littéraire»

Comment s’est déroulée cette formation ?
J'ai rencontré une classe de lycéens puis de collégiens et je suis admirative de leur écoute et leur curiosité. Ces échanges sont aussi très riches pour moi. Quant à mes journées de formation avec les élèves de section cinéma de l'université et quelques enseignants qui, ensuite, devront travailler avec leurs élèves à l'écriture d'un court métrage : j'insiste beaucoup sur l'importance de la caractérisation des personnages, car ce sont toujours eux qui emmènent le récit, donc le film et le spectateur. Je partage mes journées de formation entre théorie (la dramaturgie, les actes, les rebondissements, les conflits, etc.) et pratique : je projette un film (j'ai choisi «De battre mon cœur s'est arrêté» de Jacques Audiard) et, ensemble, nous l'analysons. Ensuite, je montre aux élèves plusieurs séquences d'ouverture de films afin qu'ils comprennent l'importance des premières minutes d'un film : elles sont décisives pour le spectateur. Je leur demande aussi d'écrire un synopsis puis la séquence d'ouverture de leur projet. C'est une formation dense et passionnante.

Quelle place occupe le roman noir dans le paysage littéraire mondial ?

Une place prépondérante ! 70% des livres que vous trouvez dans une librairie sont des romans policiers : il y en a pour tous les goûts, des thrillers, des romans noirs et sociaux qui mettent plus l'accent sur la psychologie des personnages, ou encore des polars historiques.
C'est une littérature qui permet d'explorer la société et les profondeurs de l'âme humaine et je crois que c'est pour cela qu'elle a autant de succès.

Après votre roman à succès «Une nuit in extremis», quels sont vos projets ?
J'ai commencé l'écriture du quatrième tome de ma série de romans noirs dont l'action se situe dans les années 20 et dans lesquels je relate le premier laboratoire de police scientifique du monde, les premiers experts en quelque sorte. Un éditeur m'a aussi commandé une autre trilogie, toujours du polar. Je travaille en tant que scénariste pour un long métrage et je continue mes formations de scénario, formidables en échanges et en rencontres.

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