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Les participants insistent sur la coopération internationale pour le rapatriement des fonds détournés

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Des représentants de plusieurs pays arabes, de hauts magistrats et des responsables d'organismes financiers internationaux ont relevé, samedi à Marrakech, les difficultés et la complexité des procédures de recouvrement des fonds détournés. De même, ils ont plaidé pour la persévérance et une coopération internationale effective pour le rapatriement des avoirs jugés mal acquis. Le Forum arabe sur le recouvrement des avoirs, qui en est à sa deuxième édition, après celle de Doha en septembre 2012, est une initiative visant à rassembler les États arabes en transition, le Groupe des Huit (G8), ainsi que d'autres centres financiers et États de la région pour permettre de rapatrier les fonds détournés placés dans les banques et institutions financières étrangères.

La deuxième édition de Marrakech (Forum Arabe II), co-organisée par le Maroc et le Royaume-Uni avec le support de l'initiative StAR (The Stolen Assert Recovery initative) de la Banque mondiale (BM) et l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), s'assigne pour objectif de poursuivre et approfondir la collaboration sur la question du recouvrement des avoirs au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. L'événement qui prend fin aujourd’hui aura permis de faire le bilan des progrès réalisés dans les efforts de recouvrement des avoirs dans les pays arabes en transition depuis le premier Forum et d'instaurer une discussion intergouvernementale sur la gouvernance et le cadre futurs du Forum arabe. Le Forum arabe II a été également l'occasion de renforcer la collaboration des acteurs en matière de recouvrement des avoirs sur le fondement des informations, des contacts, et des bonnes pratiques propres aux pays du Partenariat de Deauville.

Intervenant à l'ouverture de ce Forum, Abdellah Baha, ministre d'État représentant le Chef du gouvernement à cette manifestation, a affirmé que le Maroc a toujours appuyé les efforts et initiatives pour consacrer la démocratie, la bonne gouvernance et la lutte contre toutes les formes de corruption. Ces efforts constants, ajoute-t-il, ont trouvé un écho favorable auprès des tribunes et des instances internationales, citant, à titre d'exemple, le Groupe d'action financière (GAFI) qui vient de retirer le Maroc de sa liste noire tout en saluant les «progrès significatifs» accomplis par le Royaume dans la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Les bouleversements de l'économie mondiale de ces dernières années et leurs impacts sur la croissance, le chômage, la flambée des prix et la détérioration des conditions de vie de larges franges des populations impliquent pour les gouvernements des pays arabes en transition le défi de ne pas décevoir les attentes et de faire preuve de persévérance pour recouvrer les fonds détournés dont doivent bénéficier légitimement leurs peuples.

Malgré la volonté politique des différentes parties, le recouvrement des avoirs revêt un caractère complexe, a-t-il dit, plaidant pour la persévérance et assurant que le Maroc ne ménagera aucun effort pour faire aboutir les initiatives de recouvrement à travers une participation active dans le cadre du partenariat de Deauville et du Forum arabe pour le recouvrement des avoirs. Et de rappeler que les multiples réformes engagées au Maroc font du Royaume le pays arabe qui a démontré un engagement constant en faveur de la bonne gouvernance, de l'édification de l'État de droit et de la consolidation de la démocratie.

Mohamed Louafa, ministre des Affaires générales et de la gouvernance, a souligné, pour sa part, que par l'organisation de ce Forum, le Royaume du Maroc exprimait son engagement avec les pays du G8 à soutenir les pays arabes concernés pour relever les défis relatifs au recouvrement des avoirs et réitérait sa disposition à coopérer avec tous les partenaires sur la base du respect mutuel et de l'intérêt commun. La rencontre de Marrakech a été l'occasion d'évaluer le progrès réalisé entre les deux éditions du Forum arabe sur le recouvrement des avoirs, a-t-il relevé, précisant que le Maroc accordait un intérêt particulier à ce Forum qui permettra, à travers ses recommandations et ses initiatives, de consolider la coopération internationale pour le rapatriement des fonds détournés. Dr Ali Bin Fetais Al Marri, procureur général au Qatar, a estimé que le recouvrement des avoirs détournés requiert avant tout une réelle volonté politique. Il est nécessaire que cette volonté, exprimée par plusieurs pays occidentaux, puisse donner lieu à des actions et décisions concrètes pour permettre le rapatriement des fonds spoliés. Les pays du Printemps arabe sont dans la légitimité en recourant à toutes les mesures et procédures légales pour rapatrier les fonds détournés auprès des institutions financières internationales qui doivent respecter les conventions relatives à la lutte contre les fraudes et le blanchiment des capitaux, a-t-il affirmé.

Pour sa part, Dominic Griev, procureur général du Royaume-Uni, a souligné que cette manifestation attestait la volonté commune des parties concernées de recouvrer les fonds détournés dans les pays arabes en transition. «Depuis la première édition de Doha, on a beaucoup travaillé et progressé dans ce sens», a-t-il dit, reconnaissant toutefois la délicatesse de la mission, les difficultés à identifier les fonds détournés et le travail de longue haleine pour faire parvenir des procédures de recouvrement des fonds détournés. Les procédures de recouvrement des avoirs devront nécessairement s'inscrire dans un cadre légal, a-t-il fait remarquer, insistant sur l'importance de la coopération et de l'échange d'informations entre les instances compétentes des pays concernés. La Grande-Bretagne a introduit d'importantes mesures dans son appareil judiciaire pour faciliter le gel des avoirs suspects, a-t-il assuré, précisant que 30 décisions de justice ont été prononcées à cet effet. Le recouvrement des avoirs nécessite une réelle volonté politique et une concertation continue entre les pays concernés pour mener à bien les enquêtes sur les réseaux empruntés par les fonds détournés à travers le monde, a-t-il souligné, précisant qu'une telle rencontre est susceptible de coordonner les efforts et consolider les engagements des États.                                                 

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