Trouver la «bonne crèche» est devenue une véritable mission pour les parents. Car en plus de la qualité souhaitée, la crèche idéale ne doit pas être trop éloignée du domicile, le coût abordable et l’encadrement de qualité. Bien entendu, la classification des critères varie d’une famille à une autre.
Parmi ces exigences, on retrouve également l’hygiène. En effet, certaines crèches ne respecteraient pas les normes. «Mon fils de deux ans et demi passe la journée à la crèche. L’établissement dispose d’une cantine, mais c'est à nous, parents, de fournir les repas.
D'après ce que j’ai pu voir, les conditions d'hygiène ne sont pas super. Je ne suis d’ailleurs pas sûre que le personnel mette les repas de midi et le goûter de l'après-midi de mon fils au frigo. Cela me tracasse beaucoup. Je les ai vus donner à boire à plusieurs enfants dans le même gobelet. Les oreillers pour faire la sieste ne sont pas individuels», raconte Khadija.
Par crainte que son fils ne contracte une maladie, attrape un virus ou encore une infection, Khadija a pris les devants. «J’ai apporté le gobelet de mon fils avec son nom dessus, son oreiller et son drap. Mais surprise ! ils ont refusé en me mentant ouvertement. Selon eux, les oreillers sont lavés régulièrement.
Concernant les gobelets, on m'a dit qu'ils en avaient plusieurs et que l'utilisation était individuelle. Mais moi, ce n’est pas ce que j’ai vu de mes propres yeux !» Depuis, cette mère de famille a retiré son fils de ladite crèche. «Actuellement, c’est ma mère qui le garde, je pense que c’est mieux ainsi.
Trouver la bonne crèche relève de l’exploit !» déplore-t-elle. Seconde exigence : la sécurité des enfants. Et là, on ne rigole pas. «En entrant dans la crèche dans laquelle je souhaitais inscrire mon fils, j’ai trouvé un petit enfant d’à peine 2 ans qui descendait les escaliers tout seul ! Je me suis précipité pour l’aider à descendre et je l’ai confié à un des membres du personnel, qui vagabondait quelque part… Ensuite, j’ai tourné les talons. Il n’est pas normal que cet enfant ne soit pas accompagné et que les escaliers ne disposent pas d’une barrière de protection !» s’indigne Leïla.
Et parfois, le matériel est inadapté à la taille ou à l’âge de l’enfant, ou défectueux. «Mon fils a glissé de sa chaise à cause d’une sangle qui était cassée», s’offusque une jeune maman.
Or, selon la loi 40-04 portant sur les crèches privées, le propriétaire de la crèche est tenu de mettre à la disposition des enfants des locaux équipés de jeux et de matériel pédagogique en adéquation avec le nombre et l’âge des enfants, de chaises et tables à la hauteur des enfants, les crèches disposer de lits ou de couvertures spongieuses, de serviettes en qualité suffisante, de la literie, des médicaments, de four électrique, de stérilisateur de biberons et de baignoires en adéquation avec l’âge des enfants.
Le parterre doit être couvert d’une matière assurant la sécurité et la protection des enfants. Certains parents s’étonnent aussi parfois du nombre d’enfants dans la crèche. En effet, ceux-ci leur paraissent parfois en surnombre, compte tenu de l’espace, mais aussi de l’effectif des membres du personnel.
Encore une fois, un texte de loi existe dans lequel il est mentionné que l’autorisation d’ouverture fixe le nombre maximum des enfants pouvant être accueillis par la crèche. La superficie requise, elle, est de 4 mètres carrés pour chaque enfant âgé de moins de 18 mois et de 2,75 m² pour les enfants de 18 mois ou plus.
Quant au personnel, le nombre minimum des éducateurs exigé pour la garde des enfants est de 1 pour 10 enfants âgés de moins de 18 mois et d’un éducateur pour 15 enfants âgés de plus de 18 mois.Pour Malika, éducatrice, le cas de certaines crèches au Maroc ferait en effet honte à la profession. «Il ne faut pas généraliser, ces parents ne sont tout simplement pas tombés sur la bonne crèche.
Chez nous, par exemple, nous avons une charte de sécurité. Il est par exemple exigé, entre autres, de vérifier systématiquement la température des repas (cuillères et biberons) et de ne rien réchauffer au four à micro-ondes, car la température du plat n’est pas homogène partout et il y a risque de brûlures pour l’enfant. Mais j’en conviens, ce n’est pas le cas partout», tempère la professionnelle.
En effet, si certains parents ont eu de mauvaises expériences, d’autres au contraire sont satisfaits. C’est le cas d’Asmae, maman du petit Mohamed. «Nous avons inscrit notre fils à la crèche. L'école était impeccable ! L'hygiène, le programme, le personnel, le suivi, tout était parfait ! Seul point négatif : Il n'y avait pas de cantine», déclare la jeune femme.
Mais, majoritairement, les parents sont en premier lieu soucieux du coût, qui d’ailleurs augmente régulièrement.
Alors que le montant de la facture mensuelle variait entre 500 et 1 000 DH au début des années 2000, il a quasiment triplé aujourd’hui. En effet, selon divers établissements assez haut de gamme et bien situés, les prix vont de 1 600 DH à 3 000 DH par mois.
