Le Président des États-Unis Barack Obama a qualifié de «première étape importante» l'accord intérimaire conclu dimanche à Genève avec l'Iran sur son programme nucléaire, tout en soulignant que d'«énormes difficultés» persistaient dans ce dossier.
Cet accord «barre le chemin le plus évident» vers une bombe atomique iranienne. «Pour la première fois en presque une décennie, nous avons arrêté les progrès du programme nucléaire iranien, et des volets cruciaux du programme seront annulés», a-t-il déclaré.
L'accord, selon la Maison Blanche, prévoit en particulier que l'Iran «cesse tout enrichissement (de combustible nucléaire) à plus de 5%», et les inspections de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) «permettront à la communauté internationale de vérifier si l'Iran tient ses engagements».
Le Président iranien Hassan Rohani a estimé quant à lui que «dans l'accord, le droit à l'enrichissement d'uranium sur le sol iranien a été accepté (...) et la structure des sanctions a commencé à se fissurer», tout en réaffirmant que «l'Iran n'a jamais cherché et ne cherchera jamais à fabriquer l'arme atomique». Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a le dernier mot sur ce dossier, a salué l'accord : «Il faut remercier l'équipe de négociateurs nucléaires pour cet acquis (...) La grâce de Dieu, les prières et le soutien de la population sont sans doute la raison de ce succès», a affirmé M. Khamenei, ajoutant qu'il fallait «toujours résister face aux demandes excessives» des autres pays dans le domaine nucléaire.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'est félicité d'un accord où «il n'y a pas de perdant, tout le monde gagne», et qui devrait faciliter le travail d'inspection de l'AIEA. «Nous sommes convaincus que l'Iran va coopérer de bonne foi avec l'agence». Rappelant que Moscou avait toujours été opposé aux sanctions, il a estimé «correct de diminuer la pression sur l'Iran en éliminant ces sanctions unilatérales».
Le Président français François Hollande voit dans l'accord «un pas important dans la bonne direction», car il «constitue une étape vers l'arrêt du programme militaire nucléaire iranien, et donc vers la normalisation de nos relations avec l'Iran».
L'accord «respecte les exigences posées par la France en matière de stocks et d'enrichissement d'uranium, de suspension de la mise en service de nouvelles installations, de contrôle international», s'est-il félicité. Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a salué une «avancée importante pour la sécurité et pour la paix», qui «confirme le droit de l'Iran à l'énergie nucléaire civile, mais exclut de sa part tout accès à l'arme nucléaire».
Pour le chef de la diplomatie britannique, William Hague, l'accord intermédiaire conclu à Genève sur le programme nucléaire iranien est «bon pour le monde entier, y compris pour les pays du Moyen-Orient et le peuple iranien». «L'accord de ce soir avec l'Iran est bon pour le monde entier, y compris les pays du Moyen-Orient et le peuple iranien lui-même», a écrit dans la nuit de samedi à dimanche sur son compte Twitter M. Hague. «Cet accord montre qu'il est possible de travailler avec l'Iran et de traiter des problèmes insolubles via la diplomatie», a-t-il ajouté dans un deuxième tweet. «Accord de premier niveau important et encourageant avec l'Iran. Le programme nucléaire ne va pas avancer pendant six mois et des parties vont être annulées», détaille-t-il également dans un autre message sur le site de messagerie instantanée.
Même réaction de la part du ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi qui a salué un accord qui va «aider à sauvegarder la paix et la stabilité au Moyen-Orient», un point important pour la Chine qui a de grands besoins en pétrole, et «aider les différents acteurs à commencer à mener des échanges normaux avec l'Iran et contribuer à une vie meilleure pour les Iraniens».Seule réaction vraiment négative, Israël a dénoncé un «mauvais accord qui offre exactement ce que l'Iran voulait : la levée significative des sanctions et le maintien d'une partie significative de son programme nucléaire», puisqu'il «laisse en place les centrifugeuses», selon le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.