«Désolé d’arriver à cette heure, mais je suis victime de retard chronique». Plus fort que l’échappatoire de l’embouteillage, du retard du train ou de la panne d'oreiller, cette excuse arrivera bientôt en première place des justifications indiscutables. La raison ? C’est tout simplement que dorénavant, on peut se faire prescrire un certificat médical !
Tout commence en Écosse : Jim Dunbar, un Écossais de 57 ans, a été diagnostiqué victime d'un «retard chronique». L'histoire, plutôt insolite, s'est déroulée dans la ville de Dundee, au nord-est du pays. Les médecins du Ninewells Hospital ont expliqué que ce fameux «retard chronique» était une pathologie ayant la même origine dans le cerveau que le déficit d'attention. Après les propos de ce médecin, on en connait quelques-uns qui vont rapidement prendre rendez-vous chez leur généraliste ! Autrement dit, malgré l’originalité de cette situation cocasse, la chose est sérieuse. Et cela est un grand soulagement pour Jim Dunbar. En effet, ce dernier s'est mis la plupart de son entourage sur le dos et se dit «très gêné dans son quotidien». Par exemple, a l'âge de cinq ans, il était systématiquement en retard à l'école. À quinze ans, il a loupé les trois quarts de ses rendez-vous entre amis.
Et arrivé à l'âge adulte, il a débarqué en plein milieu de funérailles. Plutôt gênant donc ! «Je m'en veux et me demande : pourquoi est-ce que je n'arrive pas à être à l'heure ? J'ai perdu de nombreux emplois. Je peux comprendre la réaction des gens et pourquoi ils ne me croient pas», confie-t-il. Avant d’ajouter : «Ma famille est parfaitement convaincue que je m'invente des excuses». Mais pour leur défense, qui n’a jamais feint d’être maladivement en retard ou faussement malade ? Alors, bonne excuse ou réelle pathologie médicale ? Le diagnostic fait débat. Pour le corps médical, ce syndrome du «retard chronique» ne fait pas vraiment l'unanimité. En effet, certains avancent plutôt des raisons psychologiques, à l'image du Dr Sheri Jacobson, psychothérapeute et directrice du Harley Therapy Clinic de Londres. Cette dernière penche plutôt pour un «symptôme d'une affection sous-jacente ou la dépression, mais cela peut aussi être tout bonnement une habitude». Toujours est-il qu'avec ou sans certificat, Jim Dunbar est arrivé 30 minutes en retard à son rendez-vous médical suivant.
Décalage horaire
Et cette bonne nouvelle n’arrive pas seule ! Les pilotes de l'air, steward, businessmen et autres personnes voyageant beaucoup se réjouissent. Des chercheurs d'Oxford, en Angleterre, ont tenté de mettre à jour le système empêchant l’Homme de s’adapter au décalage horaire. L'étude, effectuée sur les souris, pourrait être transposable à ce qui se passe dans le cerveau humain.
Les scientifiques ont ainsi identifié une centaine de gènes impliqués dans la régulation de notre horloge biologique, et plus particulièrement une molécule qui nous empêcherait de nous adapter à un nouveau rythme. En fait, ce système sert à garder une certaine stabilité dans notre organisme, mais il n'est que très peu favorable aux grands voyageurs. À partir de ces conclusions opérées sur des souris, les chercheurs souhaiteraient transposer ces résultats chez l'homme, et créer un traitement contre le décalage horaire.
Ce dernier peut être très handicapant pour les personnes qui en subissent régulièrement les effets comme les insomnies, indigestions, changements d'humeur, maux de tête, perte de l'appétit… Le décalage horaire peut même parfois conduire à des pathologies plus graves comme le diabète ou les maladies cardiaques.