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Facebook devient ringard !

Si aujourd’hui encore Facebook compte 1,2 milliard d’utilisateurs dans le monde, dont 5,2 millions, au Maroc, il n’en reste pas moins qu’il ne séduit plus les jeunes. En cause, une vie privée que tout le monde peut visionner, des données qui, une fois publiées, ne peuvent plus être retirées du web, des comptes piratés, une mauvaise e-réputation et des «amis» que l’on accepte par obligation…

Facebook devient ringard !
Sur Facebook, la notion de vie privée n'existe plus, le réseau n'étant qu'une vaste "foire" sociale sans identité ni intimité.

Non seulement Facebook perd des utilisateurs de longue date, mais en plus il ne séduit plus les jeunes, qui constituent pourtant le cœur de cible de Facebook. D’après l’entreprise de statistiques SocialBakers, Facebook aurait perdu pas moins de 6 millions d'usagers américains durant le seul mois de mars 2013. Même Mark Zuckerberg, le fondateur du réseau social a avoué lors de la présentation des résultats de Facebook qu’il «n’attirait plus les jeunes».

Mes amours, mes amis… mes parents !

Quand on est adolescents, on rêve d’indépendance, de rébellion, et surtout d’affranchissement parental. C’est aussi le temps des premiers amours et l’on n’a pas toujours envie que nos parents puissent nous épier virtuellement, c’est déjà assez gênant pour eux dans la vie réelle. Cependant, certains se sentent obligés d’ajouter leurs parents, leurs frères et sœurs, leur oncle, tante, grand-mère (oui, certaines savent utiliser un ordinateur), bref toute leur famille. Pourquoi ? Pour ne pas devoir expliquer la raison pour laquelle ils n’ont pas ajouté toute la smala.
«Un jour j’ai ajouté ma cousine, mais pas ma tante. J’ai eu des reproches, aussi de mes parents, car cela a été jusqu’à créer un problème de famille. “Tu ne m’aimes pas ? Ta famille n’est pas assez bien pour toi, pour la montrer à tes amis, tu as honte de nous ?” voilà ce à quoi j’ai dû répondre. J’ai donc préféré fermer mon compte Facebook, comme ça je suis tranquille !» raconte Marouane, 17 ans. «Avoir ses parents comme amis sur Facebook, c’est la honte», lance Kader avant de poursuivre : «On a certaines conversations avec nos amis que l’on n’a pas envie de partager avec ses parents».

Vie privée, vie publique

En outre, la politique de confidentialité de Facebook laisse à désirer. Tout, du message privé, à la photo publiée en passant par le statut posté est enregistré dans les serveurs du réseau social. Vous avez beau les supprimer, ils pourront toujours venir vous frapper en pleine figure. Lorsque vous tapez votre nom dans le moteur de recherche, il est fort probable que vous ayez la mauvaise surprise de découvrir des photos de vous lors d’une soirée arrosée, dans une posture compromettante ou encore dans une situation gênante. Quand on sait que certains recruteurs passent au crible l’e-réputation des candidats, mieux vaut éviter ce genre de casseroles.
En effet, selon l’étude de Tribe RH, 85% des recruteurs ont des réticences à embaucher une personne ayant un comportement non professionnel sur les réseaux sociaux. D’ailleurs, il est important de noter que nombreux sont ceux qui surfent au bureau en oubliant que l’historique de navigation est potentiellement sujet à espionnage. «J’ai eu un avertissement, car j’ai appelé mon boss un samedi matin en disant que j’étais malade alors que je publiais 1 h plus tard une photo de moi à la plage…», confie Hamza, 20 ans.
Pour éviter tout débordement, Zineb à une astuce. «J’ai tout simplement ouvert deux comptes. Un professionnel, l’autre pas. Je ne pense pas que les deux soient compatibles. Et que l’on ne me retrouve pas, je me suis inventée un pseudo pour ma page perso. Ainsi, même si mes collègues de travail ou mon patron souhaitent m’espionner, cela leur sera impossible».

Place à la concurrence

De plus, les jeunes sont en constante évolution personnelle. Tout comme on déteste revoir d’anciennes photos de nous où l’on était, à notre goût actuel, pas mis en valeur, les jeunes ne veulent pas emmagasiner les «photos dossiers». Une attitude plus prudente qui fait la part belle aux nouveaux venus dans le monde du réseau social.
D’après «Le Point», Facebook s’est fait luncher par l’application pour iPhone Snapchat. Avec cette application, les utilisateurs prennent une photo, l’envoient aux personnes désirées et choisissent la durée de vie du cliché. Les personnes recevant la photo ont entre 1 et 10 secondes pour la voir avant qu’elle ne s’autodétruise. Non seulement ce procédé est ludique et amusant pour les jeunes, mais en plus il permet de ne pas être hanté par un cliché humiliant.
D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si Facebook était prêt à payer 3 milliards de dollars pour racheter Snapchat…
À l’instar de MySpace, Skyblog, MSN Messenger, Facebook s’est donc fait grignoter des parts de marché par les nouveaux réseaux sociaux tels qu’Instagram, Twitter ou Tumblr. Mais plus qu’un déclin, ce serait plutôt un désintérêt des jeunes qui touche Facebook. 

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