«Le Maroc est, par tradition, l’un des pays du pourtour méditerranéen les plus engagés dans le processus de valorisation des ressources naturelles». Ce préambule d’une étude commandée par la FAO sur le safran de Taliouine traduit l’intérêt porté par les autorités marocaines aux produits du terroir. Selon la formule de Khadija Bendriss, directrice de la division de labellisation au ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime, ces produits sont le «fruit de la diversité des milieux naturels, des pratiques traditionnelles des agriculteurs et de l’art culinaire développé par la population marocaine à travers les siècles».
Cette valorisation dont parle la FAO passe justement par la labellisation de ces produits qui «constituent un élément essentiel de l'identité culturelle de la population marocaine, de son histoire, de ses traditions et de son mode de vie».
Afin de préserver les produits propres au Maroc contre toute commercialisation frauduleuse, le ministère de l’Agriculture a entamé des opérations de labellisation dès 2008. Pour l’heure, ce sont six produits qui en ont bénéficié. La loi sur la labellisation des produits agricoles, promulguée par le dahir N°1-08-56 du 23 mai 2008, a créé le cadre juridique indispensable qui permet leur reconnaissance et leur protection. Dès l’entrée en vigueur de cette nouvelle loi, six produits du terroir ont bénéficié de «l’Appellation d’origine protégée» : safran de Taliouine, agneau laiton, datte de la variété Mejhoul, huile d’argan, huile olive Tiout-Chiadma et enfin la clémentine de Berkane. «Les arrêtés du ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime relatifs à la reconnaissance de ces six SDOQ (signes distinctifs d’origine et de la qualité) ont été publiés au Bulletin officiel.
À part le label agricole Agneau laiton, les cinq autres SDOQ ont été enregistrés auprès de l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC) par le département de l’Agriculture. Le contrôle de la qualité de ces denrées alimentaires a été confié à la société Normacert sarl, organisme indépendant agréé en 2009, qui vérifie le respect des différents cahiers des charges. Les produits doivent comporter une étiquette claire qui précise leur origine». Cette protection présente un double avantage : l’agriculteur améliore ses revenus et protège son savoir-faire et le consommateur voit ses exigences satisfaites.
Les produits du terroir distribués dans les grandes surfaces
Si les qualités des produits du terroir ne sont plus à démontrer, il reste cependant à identifier les meilleurs moyens de les rapprocher des consommateurs, surtout ceux habitant les grands centres urbains.
En 2011 déjà, à l’occasion de la tenue des quatrièmes Assises de l’agriculture à Meknès, Zouhaïr Bennani, PDG du groupe Label'Vie le soulignait : «Les produits du terroir sont demandés par nos clients, mais l’offre actuelle ne permet pas une quantité et une régularité suffisantes.
Avec cette convention de partenariat, nous permettons à l’agriculteur de sauter plusieurs étapes et de bénéficier, entre autres, de droits d’entrée modestes».
La convention à laquelle faisait allusion Zouhaïr Bennani fait partie des deux conventions portant sur l’introduction des produits du terroir dans les grandes surfaces, avec Marjane Holding, d’une part, et le groupe Label’Vie, d’autre part.
La signature de ces deux conventions a été suivie d’effet par l’organisation, du 28 novembre au 2 décembre 2012 dans un des magasins de la chaîne Carrefour, par la Direction régionale d’agriculture de Casablanca, de la Foire régionale des produits de terroirs sur le thème «La Capitale économique au service des produits du terroir».
Près de 25 organisations professionnelles agricoles représentant les différentes régions du Royaume avaient participé à cet événement. Cette manifestation a été suivie d'une autre à Agadir en 2012.
