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Lombalgie, une affection bénigne, mais invalidante

La lombalgie est la forme de mal de dos la plus fréquente. En effet, les vertèbres lombaires sont constamment sollicitées et soutiennent une part importante du poids corporel, ce qui en fait une région fragile. Malheureusement dans la majorité des cas, il est difficile de guérir, on parvient simplement à diminuer la douleur ou on apprend à mieux vivre avec elle.

La lombalgie, appelée communément mal du dos ou à tort mal des reins, est une affection douloureuse de la région basse du dos dite lombaire. C’est une affection très courante qui peut survenir à tous les âges, avec des pics d’apparition à l’adolescence et autour de 45 ans. «Cela fait plusieurs semaines que je souffre d’une sévère lombalgie. J’ai presque tout le temps mal au dos, surtout en bas. Le pire c’est que cela s’amplifie de jour en jour. J’ai souvent du mal à me tenir droit et j’ai comme l’impression qu’une barre de fer me traverse le bas du dos. Parfois, cette douleur me réveille et m’empêche de me rendormir. Mon médecin m’a prescrit quelques séances de kiné, mais cela ne m’a pas vraiment soulagé. Je ne sais plus quoi faire», confie Mouad.
La lombalgie est très fréquente d’intensité et de durée variables. La caractéristique principale de cette affection réside dans sa liaison à l’effort. En effet, elle est majorée lors des mouvements et diminue souvent lors du ménagement ou du repos. C’est une douleur souvent en barre pouvant survenir brutalement lors d'un effort ou s’installant durablement. «La lombalgie est une maladie coûteuse constituant la plus grande cause pourvoyeuse d’arrêt de travail ou d’incapacité de travail occasionnant un absentéisme fréquent et une limitation considérable aux activités quotidiennes», explique Abdellatif Achibet, généraliste. Et d’ajouter «L'atteinte du disque intervertébral ; ce petit coussinet fait de cartilage qui s'intercale entre les vertèbres semble le dénominateur commun de cette pathologie mécanique lombaire. Toute blessure ou maladie touchant les muscles, les ligaments ou les disques, peut entraîner une lombalgie favorisée par une anomalie de structure, de transition de vertèbres ou de posture (inégalité de longueur des membres inférieurs, ou par contrainte excessive professionnelle ou sportive)».

La plupart du temps, il est impossible de déterminer avec précision l’origine des douleurs, qui disparaissent spontanément en quelques semaines. En effet, les causes de douleur de dos sont nombreuses. Il peut s’agir d’une lésion à un muscle, un tendon ou un ligament. Elle peut provenir d’un effort, d’une torsion inhabituelle ou de l’accumulation de microlésions causées par des mouvements répétitifs. Les personnes en mauvaise forme physique ou exerçant des métiers physiques (construction, port de lourdes charges...) sont les plus exposées à ce risque. Aussi, avec le vieillissement, les disques intervertébraux perdent de leur élasticité. On remarque une dégénérescence discale chez presque toutes les personnes âgées de plus de 60 ans. Certains sportifs vivent aussi ce problème autour de la quarantaine, surtout ceux qui pratiquent une activité entraînant une pression sur la colonne vertébrale.

Cette dégénérescence n’est pas toujours associée à des douleurs, mais elle peut être en cause de certaines lombalgies. Le mal de dos peut également être causé par une hernie discale, un problème gynécologique, une arthrite, une arthrose ou l’ostéoporose.
Par ailleurs, il est important de rappeler qu’on distingue trois catégories de douleurs reliées à la lombalgie, à savoir la douleur aiguë, la douleur subaiguë et la douleur chronique. La douleur aiguë peut durer jusqu’à environ 4 semaines (on l’appelle alors lumbago ou tour de reins). Bien qu’elle soit de courte durée, la douleur lombaire aiguë peut occasionner beaucoup d'inconfort, imposer un arrêt de travail pendant quelques jours et gêner considérablement les activités quotidiennes. Toutefois, la majorité des lombalgies aiguës disparaissent d’elles-mêmes en 4 semaines ou moins. La douleur subaiguë, quant à elle, persiste généralement de 4 semaines à 3 mois, de manière plus ou moins constante. Une douleur subaiguë peut devenir chronique : il faut donc s’assurer de bien la prendre en charge. Enfin la douleur chronique qui est une douleur constante qui dure plus de 3 mois. Les causes de la douleur lombaire chronique sont parfois difficiles à déterminer. Les personnes qui en souffrent doivent souvent envisager d’apporter des modifications importantes à leur mode de vie.
La meilleure attitude à avoir en cas de lombalgies est de consulter son médecin généraliste qui en estimera la gravité et prescrira le traitement adapté. Il ne faut pas être déçu de ressortir de sa consultation avec une boîte de paracétamol, sans avoir effectué de radiographie. Bien qu’invalidant, cela signifie sûrement que le mal de dos ne présente pas de signe de gravité. 


Explications Abdellatif Achibet, médecin généraliste

«Il faut se méfier de la lombalgie associée à la fièvre qui oriente vers une infection sérieuse des reins»

Quand est-ce qu'une lombalgie peut devenir grave et quand faut-il penser à consulter un médecin ?
La lombalgie est souvent bénigne et ne nécessite pas systématiquement d’examens complémentaires. Dans des cas heureusement rares, elle peut se compliquer de douleurs très intenses dites hyperalgiques avec des irradiations vers le membre inférieur (sciatalgies) ou même une paralysie d’un membre inférieur nécessitant une prise en charge spécialisée.
Par ailleurs, les douleurs de certaines affections peuvent venir s’y projeter, il s'agit notamment de maladies de la vésicule biliaire, des infections rénales, des infections de la colonne vertébrale, voire exceptionnellement de tumeurs. Et, il faut surtout se méfier de la lombalgie associée à la fièvre qui doit susciter l’urgence et orienter vers une atteinte infectieuse sérieuse des reins ; c’est dire l’intérêt de consulter rapidement le médecin traitant.

Quels sont les traitements médicaux disponibles pour la lombalgie ?
Les médicaments actuellement les plus utilisés sont surtout les antalgiques et les relaxants musculaires et parfois les anti-inflammatoires. Dans certains cas où la composante de la douleur neuropathique est présente, les antidépresseurs ou certains antiépileptiques sont utiles.
Habituellement, des règles d’hygiène de vie sont prescrites telles qu’une modération des efforts sollicitant le dos, un évitement de levage d'objets lourds, une réduction d’une éventuelle surcharge pondérale la lutte contre les postures nocives ; le port de ceintures et de corsets lombaires peut être recommandé, mais sur indication précise médicale.

Quelles sont les précautions à prendre pour réduire les tensions musculaires au dos et réduire le risque de lombalgie ?
Le repos strict au lit est déconseillé sauf brièvement en cas de douleurs très intenses.
Une rééducation avec un renforcement musculaire de la ceinture lombo-pelvienne semble avoir une certaine efficacité dans les lombalgies chroniques, toutefois la rééducation avec manipulation sur un dos douloureux aigu est à proscrire.
En milieu de travail, le traitement ergonomique et psychosocial constitue peut-être le temps le plus important dans l'évaluation du stress ainsi que de l'insatisfaction au travail ou personnelle pouvant déboucher sur des changements de poste.

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