Certains pensent que seuls les personnes âgées, les femmes enceintes et les enfants sont les plus vulnérables face à la grippe, mais bien d’autres personnes sont aussi considérées à risque élevé. Par exemple, les personnes ayant des problèmes cardiaques, des maladies rénales ou hépatiques, des affections neurologiques (sclérose en plaques ou une infirmité motrice cérébrale), des problèmes liés à la rate, une anémie, suivant un traitement contre le cancer, ou encore recevant de hautes doses de corticoïdes peuvent sensiblement contracter le virus.
Celui-ci se caractérise par l’apparition soudaine de fièvre (38 °C à 40 °C durant 2 à 5 jours), des céphalées parfois intenses, une grande fatigue continue, une toux sèche qui dure environ une semaine, associés à des maux de gorge, des nausées et des vomissements, surtout chez les enfants, ainsi qu’une douleur thoracique intense. Ces symptômes peuvent varier en fonction de l’âge et de la condition physique de la personne et ne sont pas à confondre avec les signes cliniques du rhume.
La grippe est donc une maladie à ne pas prendre à la légère pouvant entraîner diverses complications comme la bronchite ou la pneumonie. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ces complications liées au virus représentent 3 à 5 millions de cas de maladie grave et sont à l’origine de 250 000 à 500 000 décès dans le monde. Pourtant, le fardeau que représente la grippe pour la santé publique est souvent sous-estimé.
Comme le souligne le professeur Jalal Nourelil, responsable du Laboratoire de virologie médicale à l’Istitut Pasteur Casablanca, la grippe est associée à des coûts économiques considérables. «Les épidémies peuvent se traduire par des niveaux élevés d’absentéisme au travail (ou à l’école) et des pertes de productivité. Les services de santé (dispensaires et hôpitaux) peuvent être débordés lorsqu’un grand nombre de malades viennent consulter au cours du pic de la maladie et à des dépenses importantes de santé», explique celui-ci. La vaccination annuelle constitue donc la meilleure prévention contre la grippe.
Il est recommandé aux personnes âgées (65 ans et +), aux personnes à risque et aux enfants de se faire vacciner dans les meilleurs délais contre la grippe. Ceci est également valable pour les médecins et le personnel soignant, les enseignants et employés des écoles, les chauffeurs de bus…
Dans ce cadre, l’Institut Pasteur du Maroc organise au profit des entreprises et administrations qui le souhaitent, des campagnes de vaccination sur le lieu de travail. «Il y va de la santé de leurs ressources humaines et donc de celle de leur entreprise et des indicateurs de productivité. La vaccination permet de limiter les arrêts de travail et de réduire ainsi les dépenses de santé», précise le professeur Naïma El M’Daghri, directrice de l’Institut Pasteur. La durée et l’intensité des saisons grippales varient d’une année à l’autre. Il est recommandé de se faire vacciner dès que le vaccin est disponible comme c’est le cas actuellement. Cependant, le vaccin garde sa place jusqu’à la fin de la saison grippale. Pour rappel, ce vaccin est en vente libre en pharmacie et à l’Institut Pasteur au niveau des sites Casablanca et Tanger.